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Valérie Pécresse qualifie d’insuffisant le bilan d’Emmanuel Macron en matière de sécurité, mercredi sur Europe 1. La présidente de la région Ile-de-France a appelé à élargir l’éventail de sanctions, via des prisons différenciées ou un changement de doctrine concernant le bracelet électronique.
INTERVIEW

La sécurité sera au cœur du séminaire gouvernemental mercredi, comme il est au cœur de l’actualité depuis plusieurs jours, notamment en raison de l’activisme du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin et son choix délibéré d’utiliser le mot "ensauvagement". Balayant ces débats sémantiques, Valérie Pécresse a préféré évoquer ce qui, selon elle, constitue l’"angle mort" de la politique pénale depuis plusieurs années : la sanction et son application. En la matière, "on doit être créatifs", a plaidé la présidente de la région Ile-de-France mercredi sur Europe 1.

La définition de la sanction selon Valérie Pécresse ? "C’est une mesure qui emmerde le délinquant plus qu’il n’emmerde la société", répond l’ancienne ministre du Budget. "Et elle doit être rapide, la plus rapide possible." Et Valérie Pécresse veut s’attaquer d’abord aux prisons. "Les places de prisons sont aujourd’hui en nombre insuffisant. D’où une situation indigne, une surpopulation carcérale. Mais on ne peut pas prétexter la surpopulation carcérale pour ne plus appliquer les peines de prison", s’agace la présidente d’Ile-de-France, qui en appelle là encore à la créativité.

"Il faut des prisons différenciées"

"Aujourd’hui, est-ce que c’est vraiment la peine d’enfermer dans les mêmes prisons des djihadistes terroristes, des caïds, des psychopathes, et des personnes qui sont en infraction de permis de conduire, des primo-délinquants ou des mineurs ?", s’interroge-t-elle avant de répondre elle-même : "il faut des prisons différenciées. Qui dit prisons différenciées dit degré de sécurité différencié, coût différencié aussi. Et ce sont des prisons qu’on pourrait faire très rapidement."

L’ancienne ministre veut aussi revoir la doctrine en matière de bracelets électroniques. "C’est une alternative à de la prison. Mais ensuite, le condamné rentre dans son quartier avec son bracelet électronique. C’est un signe d’impunité terrible. Et pour les victimes, vous imaginez leur détresse ?", a jugé Valérie Pécresse. "Avec un bracelet électronique, vous pouvez assigner à résidence des personnes, les éloigner de leur quartier et les faire rester dans des sites qui seront sécurisés a minima et qu’on pourrait créer très vite, dans des anciennes casernes par exemple."