Marine Le Pen était invitée de la matinale d'Europe 1, mardi. 4:25
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Margaux Lannuzel , modifié à
Invitée de la matinale d'Europe 1, mardi matin, la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a réagi à la condamnation de Nicolas Sarkozy à trois ans de prison dont un ferme dans l'affaire dite "des écoutes". "Je n'ai pas envie que les magistrats déterminent qui seront mes adversaires à la présidentielle", a-t-elle affirmé, souhaitant que l'ex-chef d'Etat puisse se présenter en 2022 s'il le souhaite. 
INTERVIEW

"Il y a beaucoup de choses qui me gênent dans cette affaire", réagit Marine Le Pen, au lendemain de la condamnation de Nicolas Sarkozy à trois de prison, dont un ferme, pour corruption dans l'affaire dite des "écoutes". Invitée de la matinale d'Europe 1, la présidente du Rassemblement national s'est par ailleurs dite favorable, s'il le souhaitait, à une candidature de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2022, malgré la décision de la justice. 

"La justice a cherché à influer directement sur l'élection"

"Je considère que la conversation entre un avocat et son client est sacrée", estime d'abord Marine Le Pen, jugeant cette affaire "viciée, dès le départ". Deuxième problème, selon elle : "le dossier a été pris en main par le Parquet national financier, qui pose un problème majeur, je le dis depuis longtemps. (…) Il est devenu le parquet de l'opposition : dès qu'un responsable politique d'opposition a une difficulté, on confie ça au Parquet national financier."

Dénonçant un "problème d'impartialité", la présidente du Rassemblent national se dit favorable à la "suppression" du PNF. "La justice ne s'est pas comportée de la même manière avec les candidats qu'avec n'importe quel quidam, et a cherché à influer directement sur l'élection", estime-t-elle, citant l'exemple de François Fillon, mis en examen peu avant la présidentielle de 2017, à laquelle il était candidat. "Je ne souhaite pas que les magistrats fassent la primaire de la présidentielle. Je n'ai pas envie que les magistrats déterminent qui seront mes adversaires." 

"Nicols Sarkozy doit pouvoir être candidat à la présidentielle"

Selon cette même logique, Marine Le Pen, par ailleurs mise en examen dans l'affaire des emplois présumés fictifs de son parti, "pense que Nicolas Sarkozy, compte tenu de la jurisprudence Fillon, doit pouvoir être candidat à la présidentielle s'il le souhaite, malgré la condamnation qui a été prononcée."

"Dans une démocratie, on se combat par les idées, politiquement, pas par l'intermédiaire de magistrats qui pourraient décider qui peut se présenter et qui ne le peut pas", conclut la présidente du RN. "J'applique mes principes, y compris à mes adversaires, et y compris quand ces principes peuvent leur être favorables." Interrogée sur sa propre situation, elle affirme enfin "ne craindre personne" : "je serai candidate à la présidentielle quoi qu'il arrive."