Gabriel Attal 1:16
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avec AFP / Crédits photo : DIMITAR DILKOFF / AFP , modifié à
Gabriel Attal s'est invité dimanche soir au Salon de l'Agriculture, mettant en garde contre le "cirque médiatique", "politique" et "militant", au lendemain d'une inauguration chaotique par Emmanuel Macron et de la visite dimanche du leader du Rassemblement national, Jordan Bardella.

La venue du Premier ministre au Salon de l'Agriculture ce dimanche soir ne figurait pas à son agenda officiel. Mais Gabriel Attal a honoré de sa présence le dîner d'anniversaire donné en l'honneur des 60 ans du Salon, dimanche soir dans l'espace "La Serre" en présence des principaux dirigeants du secteur, après la fermeture du site au public.

L'exécutif est soucieux d'occuper le terrain après les images inédites d'une ouverture très perturbée du salon, sur fond d'une crise des agriculteurs qui perdure depuis plus d'un mois : affrontements entre force de l'ordre et agriculteurs opposés à la venue du chef de l'État, débat improvisé et tendu d'Emmanuel Macron avec quelques agriculteurs, présence policière considérable. Le tout alors que Jordan Bardella a arpenté les allées dans une ambiance normale, contrastant avec les images de la veille.

"Le salon n'est ni un cirque médiatique, ni un cirque politique, ni un cirque militant"

Mais "les Français ne sont dupes de rien. Ni de l'instrumentalisation, ni du mensonge, ni de la poudre aux yeux", a rétorqué dimanche soir Gabriel Attal. "Le salon n'est ni un cirque médiatique, ni un cirque politique, ni un cirque militant" et "les agriculteurs, nos bêtes, nos filières ne sont pas un décor de campagne" à l'approche des européennes, a insisté le Premier ministre, qui a ensuite défendu son bilan et attaqué le RN.

"Notre ennemi, ce n'est pas l'étranger, c'est la loi du marché débridée". Et "vous qui êtes des professionnels de l'agriculture, vous savez mieux que personne que cette exception agricole ne doit être en aucun cas une fermeture. Car renoncer à commercer, c'est condamner notre agriculture à sombrer", a-t-il déclaré. La veille, Emmanuel Macron avait été accueilli par des huées et des heurts, mais avait pu finalement passer près de 13 heures dans le Salon à déambuler et échanger, au prix d'une importante présence sécuritaire.

Une prise de parole du Premier ministre qui va "dans le bon sens", estime Hervé Lapie. Mais le secrétaire général de la FNSEA reste vigilant avant la visite de Gabriel Attal ce mardi 27 février, dans les allées du Salon : "Le Premier ministre va venir mardi, on va être dans la proposition, dans la construction. On va continuer à porter des dossiers, l’idée c’est de rester constructif et puis de trouver des solutions. Vous savez, les agriculteurs n’ont pas l’habitude de se faire endormir", déclare-t-il.