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Mayalène Trémolet, édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : Luc Auffret / ANADOLU / Anadolu via AFP , modifié à
En pleine crise du monde agricole, Emmanuel Macron a inauguré la 60e édition du Salon de l'Agriculture lors d'un samedi mouvementé, marqué par les bousculades, les bagarres ou encore les cris de colère à l'encontre du chef de l'État. Europe 1 revient sur cette première journée chaotique porte de Versailles à Paris.

Bousculades, bagarres, insultes... L'inauguration de la 60e édition du Salon de l'Agriculture restera dans les annales de ce rendez-vous incontournable pour son aspect chaotique, à l'occasion de la venue d'Emmanuel Macron en pleine colère des agriculteurs. Malgré les sifflets et les huées, le président a tenté de nouer un dialogue avec des membres de la profession, pour un mini-débat qui a finalement tourné au fiasco. Europe 1 retrace cette journée particulière.

"Vous allez mettre un sparadrap sur une fracture ouverte"

Après l'annulation de son grand débat, Emmanuel Macron, contraint de composer avec des centaines d'agriculteurs en colère, propose en fin de matinée une nouvelle réunion avec les syndicats qui le souhaitent. Une réunion informelle improvisée. Debout en chemise, le chef de l'État écoute des dizaines de témoignages d'agriculteurs en colère sur le suicide, l'Ukraine, l'agriculture biologique ou les problèmes de revenus.

"Ça fait trois ans que je travaille 100 heures par semaine, et je sors pas un euro. C'est ma femme qui me fait me vivre", lance un premier. "On parle de bien-être animal, qu'est-ce qu'on a, nous en agriculture, comme bien-être ?", demande une deuxième. "Dès que j'ai besoin d'un peu d'argent, je vends 5-10 vaches. On n'a pas de vision, il n'y a rien sur le long terme. Vous allez mettre, excusez-moi de vous le dire, un sparadrap sur une fracture ouverte", fustige un troisième.

Cris des agriculteurs et affrontements

Le président répond à ces témoignages, et promet de nouvelles mesures. "On va aussi arrêter tous collectivement de dire que l'agriculture est foutue parce que sinon, c'est pas la peine d'aller chercher des jeunes !", s'exclame Emmanuel Macron lors de ce débat de plus d'une heure et demie, qui ne parvient pas à calmer les esprits.

Tout au long de l'après-midi, le chef de l'État déambule parmi les animaux, dans le couloir d'un hall protégé de toute part par des CRS et fermé au public. Sa visite est principalement rythmée par les cris des agriculteurs, quelques affrontements et une protection policière très renforcée. Un chaos qui pourrait profiter au président du Rassemblement national et tête de liste des élections européennes, Jordan Bardella, attendu au salon ce dimanche matin.