Carole Delga 1:29
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avec AFP / Crédits photo : Patrick Batard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Avant une réunion avec le ministre de l'Éducation Gabriel Attal, la présidente de Régions de France, Carole Delga, a mis en avant l'idée d'installer dans les lycées une borne d'appel d'urgence reliée aux commissariats et gendarmeries afin de mieux sécuriser ces établissements scolaires, quelques jours après l'attaque au couteau à Arras.

La présidente de Régions de France, Carole Delga (PS), souhaite installer dans les lycées une borne d'appel d'urgence reliée aux commissariats et gendarmeries afin de mieux sécuriser ces établissements scolaires, a-t-elle déclaré mercredi à l'AFP en amont d'une réunion avec le ministre de l'Education Gabriel Attal. "Je vais proposer au ministre qu'on puisse avoir une borne d'appel d'urgence dans les établissements, qui soit reliée au commissariat ou à la gendarmerie et qu'on puisse avoir un renvoi automatique des caméras de vidéo-protection des lycées vers le centre de supervision urbain", une salle recevant en direct les images de toutes les caméras d'une ville, a-t-elle ajouté.

Delga demande un "protocole d'intervention adapté à chaque établissement"

L'élue socialiste, également présidente de la région Occitanie, demande "une bien meilleure articulation" entre les forces de l'ordre et les établissements, avec un "protocole d'intervention adapté à chaque établissement". "On doit vraiment avoir une méthodologie plus affinée pour une plus grande réactivité", a ajouté l'élue, qui va écrire en ce sens au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Actuellement, les régions se sont surtout concentrées selon elle sur la mise en place de "clôtures, de caméras de vidéo-protection aux entrées des lycées avec des dispositifs de contrôle, que ce soit des sas, des tourniquets, des cartes d'accès".

Une formation des agents des établissements "en matière de sécurisation"

Carole Delga va également demander au ministre la formation "de tous les agents des lycées, collèges, écoles en matière de sécurisation" et sur "les bons réflexes à avoir en cas d'intrusion". Interrogée sur la proposition du président LR d'Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez d'utiliser, à titre expérimental, des "logiciels de reconnaissance faciale" aux abords des lycées pour pouvoir identifier des personnes "suivies pour radicalisation terroriste", elle a estimé en revanche que ce type de mesure demandait à être "beaucoup plus affinée".

Près de 500 millions ont déjà été investis par l'État depuis 2017 dans la sécurité des établissements, les collectivités demandent donc de l'aide. "Nos budgets sont fortement impactés par le prix de l'électricité et du carburant. On a un manque de dotations sur l'année 2023 qui est d'environ 800 millions d'euros", a rapporté Carole Delga. Les régions disent avoir dépensé 600 millions d'euros depuis six ans pour renforcer le niveau de protection des lycées.

Le professeur de Lettres Dominique Bernard a été poignardé à mort vendredi, devant la cité scolaire Gambetta à Arras, par un ancien élève de l'établissement âgé de 20 ans, fiché pour radicalisation. Une minute de silence avait été organisée lundi dans tous les établissements scolaires à sa mémoire, et en hommage au professeur d'histoire-géographie Samuel Paty, trois ans après son assassinat à Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines.