Edouard Philippe Retraites 1:01
  • Copié
Michaël Darmon et Emmanuel Duteil, édité par
Les négociations entre partenaires sociaux et syndicats, mercredi, n'ont pas débouché sur une sortie de crise, mais les discussions se poursuivent jeudi. Une forme de trêve durant les fêtes de fin d'année n'est pas exclue à ce jour, alors qu'Emmanuel Macron redoute une reprise du conflit en janvier. 
ANALYSE

Bien malin celui qui pourrait dire comment le mouvement social contre la réforme des retraites va se terminer. Car pour l'heure, si les négociations ne sont pas dans l'impasse, "on est très loin" d'un accord autour de ce texte majeur du quinquennat, comme l'affirmait Laurent Berger mercredi soir. Pour le secrétaire général de la CFDT, comme pour Édouard Philippe, Philippe Martinez et les autres personnalités au cœur des discussions, chaque jour compte à l'heure où les Français entament la période des fêtes de fin d'année.

"Il faut offrir une sortie digne à la CFDT et au gouvernement", expliquait mercredi soir un ministre de premier plan. Chacun espère donc une sorte d'avancée, jeudi soir, pour avoir peut-être une trêve pendant les fêtes, avant de recommencer les discussions en janvier. "Il faut trouver une voie de passage", résume le même ministre.

Tensions sur la hausse des cotisations

Mais pour qu'il y ait une trêve, il faut des points d'entente. Et ça bloque toujours sur l'âge pivot, une ligne rouge pour la CFDT et l'Unsa, tandis que Matignon en fait un totem, "un point extrêmement important de sa réforme", regrette Laurent Berger sur Europe 1, jeudi matin. Une piste a émergé ces derniers jours : différencier l'âge pivot en fonction de la pénibilité.

À Matignon et dans les centrales syndicales, on cherche par conséquent des idées acceptables pour arriver à l'équilibre financier de la réforme. Si la CFDT a évoqué une hausse possible des cotisations pour y parvenir, Bercy a fait entendre que cette solution serait totalement incohérente.

"C'est moi le patron", dit Macron

Dans ce contexte, Emmanuel Macron a décidé de s'exprimer mercredi en défendant une "amélioration possible" du texte pour sortir de l'ornière. Pour lui, pas question de rester en retrait sur le sujet très sensible de l'acte II de son mandat. "Je soutiens Édouard Philippe dans sa manière de conduire les négociations, mais c’est moi le patron", répète le président de la République en petit comité.

Dans cette crise sociale, l'image du président est l'autre enjeu politique du moment, car ce conflit vient éprouver la nature de l’acte II et la méthode de concertation décidée après l'hiver des "gilets jaunes". Si Emmanuel Macron espère d'ailleurs une pause pendant les fêtes, il s'attend à ce que le conflit reparte en janvier.

Mais le président veut montrer qu’il ne se laisse pas enfermer, en déroulant son agenda de son côté. Le chef de l'État part jeudi en Côte d'Ivoire et réfléchit aux vœux qu’il adressera aux Français le 31 décembre, au cœur de ce deuxième hiver consécutif de crise. Avec d'ores et déjà une promesse pour l'année prochaine : aller partout et parler de tout. "Il faut rester mobile", répète-t-il ces jours-ci. Manière de rappeler qu'il se voit comme la cible principale pour la présidentielle de 2022.