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Antoine Terrel , modifié à
Invité lundi d'Europe 1, le ministre chargé des Relations avec le Parlement a assuré que l'exécutif ne recherchait pas "l'affrontement avec les syndicats, mais la discussion" sur la réforme des retraites.
INTERVIEW

Pour l'exécutif et les syndicats, l'heure est aux derniers face-à-face avant la grande journée de mobilisation du 5 décembre contre la réforme des retraites. Malgré des espoirs de compromis bien minces, le Premier ministre Édouard Philippe a entamé lundi des entretiens avec les partenaires sociaux autour d'une réforme rassemblant contre elle la quasi-totalité des syndicats et de l'opposition. Pourtant, assure le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau, au micro d'Europe 1, sur cette réforme, "le gouvernement ne recherche pas l'affrontement, mais la discussion". 

Et l'ancien président du groupe MoDem à l'Assemblée de tacler, sans les citer, certaines organisations syndicales qui, "par postulat, ne veulent pas de réforme". Car, martèle-t-il, avec les syndicats "qui veulent discuter", la porte du gouvernement "est grande ouverte". 

"Réinterroger les régimes spéciaux"

Alors qu'Emmanuel Macron a irrité les opposants à la réforme en réduisant la journée de grève du 5 décembre à une défense des "régimes spéciaux", Marc Fesneau estime que "ce n'est pas faire offense aux salariés de dire qu'il y a, dans le système actuel, quelque chose de l'ordre d'une inégalité qu'il faut résoudre". "Il y a des régimes spéciaux qui ont été construits à une époque où la pénibilité et la nature des conditions de travail n'étaient pas celles des dits régimes 75 ans plus tard". "On veut que l’universalité et l'égalité soient maîtres à la sortie du dispositif et ça nécessite de réinterroger les régimes spéciaux et les faire converger en un régime unique", développe le ministre.

En faisant de la fin de ces régimes spéciaux un des piliers de la réforme, le gouvernement "ne cherche pas à monter les Français les uns contre les autres", dément Marc Fesneau, qui rappelle qu'un certain nombre de ces régimes "sont déficitaires et financés par l'ensemble des Français". Aussi, selon lui, "il n'est pas illogique que des Français s'interrogent en disant 'pourquoi mes impôts financent des régimes spéciaux, alors que moi-même je ne peux pas en bénéficier ?'".