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/ Crédit photo : XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Après le remaniement, tous les regards se tournent vers la rentrée du gouvernement. Avec en ligne de mire la loi immigration et le budget 2024. Des projets de loi qui pourraient encore être difficiles à faire passer pour Emmanuel Macron, sans majorité au gouvernement, comme l'avance le politologue Jean-Christophe Gallien.

Après le remaniement de jeudi, Emmanuel Macron a réitéré sa "confiance" en sa Première ministre, Elisabeth Borne, avant la pause estivale. Des congés très attendus, d'autant que la rentrée pourrait être compliquée pour le gouvernement, avec le projet de loi immigration, le Budget 2024, qui seront discutés au Parlement à l'automne. Une nouvelle fois, la majorité devra compter sur les voix de certains membres de l'opposition, notamment Les Républicains, pour faire passer ses textes. Pour le politologue Jean-Christophe Gallien, "la gestion politique de ces prochaines semaines et de ces prochains mois va être très délicate".

"On a du mal à saisir où Emmanuel Macron va trouver ses réserves"

"On est à peine au bout d'un an du deuxième mandat d'Emmanuel Macron alors qu'on a l'impression qu'il est là depuis tellement longtemps et que c'est bientôt la fin. Il reste quatre ans, ce qui est très long sur des grands projets importants", explique le politologue. "On a du mal à saisir où il va trouver les réserves, on sent bien qu'à gauche, il y a une résistance, et à droite les positions sont maintenant clarifiées, notamment parce que les sénatoriales [qui auront lieu fin septembre, ndlr] vont renforcer la force républicaine au Sénat ou en tout cas l'installer pour la suite du mandat présidentiel".

D'autant qu'Elisabeth Borne n'a choisi aucun membre des LR pour rejoindre son gouvernement, et a préféré "chercher des renforts" au sein de la majorité, notamment du côté de l'Assemblée nationale, avec l'arrivée d'Aurore Bergé au ministère des Solidarités et des familles, ou encore Sabrina Agresti-Roubache au ministère délégué en charge de la Ville. Pour Jean-Christophe Gallien, "ça veut dire que la marge de manœuvre d'Emmanuel Macron sur son bord droit est quand même extrêmement réduite et que d'ici les européennes de 2024, l'année prochaine, il va falloir ferrailler au Parlement, à l'Assemblée nationale en particulier, et peut-être aussi au Sénat".

Car les élections européennes de 2024 approchent et pour le politologue, c'est le moment où "tout le monde va sortir les couteaux politiques". C'est là où les partis politiques, avec le scrutin à la proportionnelle intégrale sur l'ensemble du territoire, vont essayer de faire les plus grands scores. Je pense évidemment à la gauche et aux Verts, mais aussi aux Républicains qui vont vouloir marquer leur territoire", avance-t-il.