Remaniement : en coulisses, "un affrontement entre marcheurs de droite et marcheurs de gauche"

Aucun nom ne met tout le monde d'accord pour remplacer Gérard Collomb à l'Intérieur.
Aucun nom ne met tout le monde d'accord pour remplacer Gérard Collomb à l'Intérieur. © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / POOL / AFP
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Si le remaniement prend tant de temps, c'est que personne ne s'accorde sur un nom pour le ministère de l'Intérieur. Du côté des marcheurs issus de la gauche, on regrette les propositions trop à droite d'Edouard Philippe.
ANALYSE

Si le gouvernement affiche un flegme à toute épreuve, à l'image d'un Edouard Philippe à l'Assemblée nationale mardi qui assure qu'il n'y a au sein de l'exécutif "aucune fébrilité, aucune impatience", la lenteur du remaniement illustre bien la difficulté de l'exercice. Car en réalité, si l'annonce du nouveau gouvernement, initialement prévue mardi par de nombreuses sources, a été repoussée, c'est que se joue un bras de fer en coulisses.

Fronde de l'aile gauche. "On est dans une situation de blocage, de tensions autour de la nomination du ministre de l'Intérieur", explique Michaël Darmon, éditorialiste politique à Europe 1. Selon lui, il y a bien un "affrontement entre marcheurs de droite et marcheurs de gauche". En cause : les options envisagées pour remplacer Gérard Collomb. "Il y a eu une fronde importante contre le projet de nommer Jean Castex, haut fonctionnaire ayant travaillé à droite avec Nicolas Sarkozy. Ensuite, plusieurs combinaisons ont été tentées entre recrutements externes et personnalités du premier cercle."

Castaner refuse de s'allier avec un sarkozyste. Dans le cadre d'une "combinaison", c'est un binôme entre Christophe Castaner et un autre profil, plus axé sécurité, qui a été envisagé. "Mais l'exécutif voudrait lui adjoindre Frédéric Péchenard, ancien directeur général de la police nationale, membre des Républicains et proche de Nicolas Sarkozy", poursuit Michaël Darmon. "Castaner s'oppose à ce projet, refuse un sarkozyste avec lui à Beauvau."

"En fait, les macronistes sont agacés par un constat", analyse l'éditorialiste politique d'Europe 1. "C'est Edouard Philippe, issu de la droite, qui à chaque fois propose des solutions." De ce fait, "le centre de gravité [de la macronie] se déplace vers la droite".