Régionales : les écologistes se divisent (encore)

Cosse AFP 1280
Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'EELV. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
  • Copié
, modifié à
ENGUEULADES - Partir seul en piste, s'allier au PS ou conclure des accords avec l'extrême gauche : EELV se déchire sur la stratégie à adopter pour les élections régionales.

Ils sont les premiers à faire leur rentrée. Les écologistes ouvrent le bal des universités d'été des partis politiques en se réunissant de jeudi à samedi à Villeneuve d'Ascq, dans le Nord. Une fois n'est pas coutume, c'est le mot division qui résume le mieux l'ambiance chez Europe Ecologie-Les Verts. Aux dissensions sur la possibilité d'un retour au gouvernement s'ajoute désormais un débat sur la stratégie à adopter pour les élections régionales de décembre : faut-il s'allier avec d'autres partis de gauche ? Et si oui, avec qui ?

Des négociations avec le Front de gauche. Plusieurs cadres d'EELV ont poussé un coup de gueule mercredi. Ces élus, parmi lesquels figurent le sénateur Jean-Vincent Placé et les députés Denis Baupin, Barbara Pompili et François de Rugy, fustigent dans une tribune les "négociations ou alliances" avec le Front de gauche pour les régionales. Des discussions plus ou moins avancées sont en effet en cours dans quatre régions : Auvergne-Rhône Alpes, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Paca et Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Dans cette dernière région, où les négociations avec le PS ont échoué pour l'instant, les militants EELV voteront le 12 septembre sur la stratégie à adopter.

"Des élus, des candidats, des cadres du parti écologiste façonnent une nouvelle stratégie pour EELV au risque de faire disparaître l'écologie du champ politique et de rendre l'écologie impuissante", accusent encore les signataires de la tribune. Ils mettent notamment le doigt sur "deux régions où le risque d'une victoire FN est le plus élevé, Nord-Pas-de-Calais/Picardie et Paca", et appellent à "s'unir pour lui faire barrage".

"Mener une politique différente". En face, les tenants de l'autonomie vis-à-vis des socialistes ne fléchissent pas. "Le PS n'est pas notre ennemi, mais on veut affirmer notre ambition de mener une politique différente", affirme David Cormand, le "Monsieur élections" du parti, dans les colonnes de Libération. "Et lors du second tour, on fera barrage, comme toujours, à la droite et l’extrême droite sans hésiter si besoin".

Pendant ce temps, le PS assiste, impuissant, aux disputes internes de ses anciens partenaires. Invitée des journées d'été d'EELV jeudi, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a appelé à l'union dès le premier tour des régionales, récoltant des sifflets de la salle. "Je leur lance un appel pressant : unissons-nous !", implore de son côté le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, dans une interview à Paris Match cette semaine. "La mélenchonisation de l’écologie n’est pas l’avenir de l’écologie". Pour le patron du PS, "l'émiettement au premier tour, c’est la certitude de ne pas être au second. C’est la chance offerte au FN de gagner des régions". Petit rappel : aux régionales, une liste doit obtenir au moins 10% des voix au premier tour pour se maintenir au second.