L'exécutif sait qu'il ne renversera plus l'opinion et que sa réforme restera impopulaire et rejetée. 1:51
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Arthur de Laborde
À la veille d'une nouvelle journée de contestation contre la réforme des retraites, le gouvernement surveille la mobilisation comme le lait sur le feu mais sans réelles réactions. L'exécutif sait qu'il ne renversera plus l'opinion et que sa réforme restera impopulaire et rejetée. Le gouvernement temporise donc et attend avec impatience la fin des débats.

Les amateurs de coups de théâtre ont été servis mardi soir. À l'Assemblée nationale, les députés ont rejeté l'article 2 du projet de réforme des retraites, qui prévoyait la création d'un "index seniors" dans les entreprises. Un avertissement pour l'exécutif qui espère toujours voir son texte adopté avant vendredi soir. À la veille d'une nouvelle journée de mobilisation, le gouvernement attend donc avec impatience la fin des débats.

Plus que deux jours avant que le texte soit envoyé au Sénat

"On a bon espoir que l'article 7, qui recule l'âge légal de départ à 64 ans, soit voté avant la fin de l'examen du texte ce vendredi à minuit", confie un cadre du camp présidentiel. Un tel scénario permettrait au gouvernement de se prévaloir d'une première victoire symbolique. Mais l'issue d'un tel vote reste à ce stade incertain, et celui-ci risque de ne pas avoir lieu en raison de la stratégie d'obstruction de la Nupes. "Le climat très agressif de ces derniers jours à l'Assemblée a au moins l'avantage de ressouder la majorité alors que beaucoup s'inquiétaient de la voir s'effilocher", observe un poids lourd de la macronie.

"Le spectacle d'irresponsabilité et de violence offert par les Insoumis révèle leur approche brutale, sectaire et antidémocratique", analyse un ministre qui se dit convaincu que cette posture agit comme un repoussoir pour une "majorité silencieuse", même hostile à la réforme.

"Il va falloir lutter contre le sentiment de trahison ressenti par les Français"

Néanmoins, au sein du gouvernement, on se demande surtout comment sortir de cette séquence des retraites. "Le coût politique sera très important, il va falloir lutter contre le sentiment de trahison ressenti par les Français", reconnaît un conseiller qui observe que pour le moment, à l'exception de Gabriel Attal, tous les ministres chutent fortement dans les sondages.