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Jacques Serais
À la veille de la commission mixte paritaire qui tentera d'élaborer une version commune de la réforme des retraites, Emmanuel Macron semble serein et continue d'y croire. Si le chef de l'État joue son quinquennat sur ce projet de loi, le pari est aussi risqué pour Élisabeth Borne qui joue son avenir politique.

Plus qu'un jour avant que la réforme des retraites ne soit examinée en commission mixte paritaire et deux jours avant son retour au Sénat puis à l’Assemblée nationale. Vote ou 49.3, si l’exécutif privilégie la première option, le passage en force n’est pour autant pas écarté car il n'a aujourd'hui aucune assurance d’obtenir la majorité absolue sur ce texte.

"Elle a lié son destin à la réforme des retraites"

Un véritable casse-tête pour la Première ministre, qui au-delà de la réforme, joue par la même son avenir politique. 10 mois après sa nomination, le moment est décisif pour Élisabeth Borne qui joue cette semaine son poste. Et ce sont des membres de son gouvernement qui le disent, "elle a lié son destin à la réforme des retraites". "En cas d’échec, elle perdrait tout crédit aux yeux du Président" prédit l’un de ses ministres.

Il faut dire qu’en mai dernier, sa promotion du ministère du Travail à l'hôtel de Matignon, était en partie expliquée dans les rangs macronistes par sa réputation de femme politique, rompue à la concertation et au dialogue social, sans grandiloquence ni animosité. Des atouts, qui en cas de revers à l’Assemblée jeudi, se retourneraient immédiatement contre elle. 

"Il faut une figure beaucoup plus politique"

En coulisses, certains n’hésitent plus à assumer l’hypothèse d’un départ prochain même en cas d’adoption de la réforme. "La cote de popularité du Président est très faible. Borne ne fait pas paratonnerre", analyse un poids lourd de la majorité. "On n’a pas de cap. Il faut une figure beaucoup plus politique", insiste un conseiller. Car c’est bien la question de la suite du quinquennat qui se pose pour Emmanuel Macron… Du nouvel élan qu’il devra tenter d’insuffler, une fois cette séquence politique clôturée.