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Rémi Duchemin , modifié à
Le ministre de l'Education, invité jeudi sur Europe 1, a fait un point sur le dispositif de détection des atteintes à la laïcité, dont la radicalisation religieuse, dans les établissements scolaires. Il s'est voulu rassurant.
INTERVIEW

Mardi, lors de l’hommage aux victimes de la tuerie de la préfecture de police de Paris, Emmanuel Macron a appelé à mettre en place une société de vigilance contre la dérive islamiste. Le président de la République a invité tout un chacun à surveiller et à signaler d’éventuelles signes de radicalisation potentielle. Au sein des établissements scolaires, un dispositif de signalement de la radicalisation est déjà en place.

"Nous sommes organisés face à cela", a assuré jeudi sur Europe 1 le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, qui a détaillé les résultats de la mise en place de ce dispositif.

Ainsi, du côté des personnels, "dans la période récente, nous avons eu dix cas qui ont été signalés", a annoncé Jean-Michel Blanquer. "Ce sont des cas qui peuvent être d’intensité variable. Ce sont des choses qui font naître une première vigilance de notre part, qui peut aller jusqu’à la radiation d’un personnel", a-t-il détaillé, évoquant un éventuel renforcement de l’arsenal législatif. "Et c’est peut-être quelque chose que je ferai peut-être évoluer juridiquement, de façon à nous permettre d’avoir davantage de radiations quand quelqu’un atteint un tel stade de radicalisation", a justifié le ministre. "Il y a des valeurs qui sont à respecter à l’école, et quand on ne respecte pas ces valeurs, quand on a des discours anti-républicains, on n’a pas sa place comme adulte encadrant des enfants."

"Il ne faut pas confondre tous les sujets"

Voilà pour le personnel. Et du côté des élèves ? "Nous avons des équipes laïcité dans chaque rectorat de France, qui interviennent à la demande de tout professeur qui le demande", a rappelé le ministre. "Nous avons 900 cas par trimestre d’un signalement d’un problème lié à la laïcité. Nous réagissons chaque fois qu’on nous le demande. Encore une fois, on ne passe pas d’une situation qui a été dégradée au cours des années antérieures à une situation pure et parfaite. Je ne prétends pas cela. En revanche, ce que j’affirme, c’est que nous sommes maintenant organisés pour faire face à cela", a-t-il répété. 

Attention tout de même, car tous les cas signalés ne concernent pas la radicalisation islamiste. "Il ne faut pas confondre tous les sujets", a prévenu Jean-Michel Blanquer. "Il y a d’abord le respect de la laïcité. Cela signifie d’abord la neutralité politique et religieuse à intérieure de nos établissements. Donc quand un élève conteste un enseignement ou cherche à faire du prosélytisme, à faire pression sur les autres, il doit en être empêché, tout simplement", a-t-il précisé. "Et puis après il y a le sujet de la radicalisation. C’est quelque chose à distinguer, qui est encore un autre degré, même d'une autre nature. Et là, dans ces cas-là, c’est un enjeu même de sécurité et il faut savoir le prévenir."