Université, prison... Les "angles morts" du projet de loi contre les séparatismes

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Europe 1
Invité d'Europe 1, le député LR Éric Diard estime que le projet de loi "confortant les principes républicains", anciennement baptisé projet de loi "contre les séparatismes", et qui arrive en commission à l'Assemblée nationale lundi, délaisse de nombreux secteurs de la société menacés par des phénomènes de radicalisation islamique.
INTERVIEW

Les débats à l'Assemblée nationale autour du projet de loi "confortant les principes républicains" débutent lundi, au sein d'une commission spéciale qui sera présidée par François de Rugy, avec des députés venus de tous bords, depuis les rangs de la France insoumise jusqu'à ceux du Rassemblement national. "Cette loi est insuffisante", estime déjà le député LR des Bouches-du-Rhône Éric Diard. "Elle ne défend pas assez les principes républicains. Elle ne défend pas assez la laïcité et elle ne permet pas de lutter suffisamment contre le séparatisme", a-t-il énuméré lundi, au micro d'Europe Matin. 

"Sur le séparatisme dans les prisons il n'y a rien"

Cet élu déplore notamment que des secteurs entiers, menacés par des phénomènes de radicalisation, aient été selon lui laissés de côté par le texte que propose le gouvernement. "Il y a un chapitre sur les services publics, mais je peux vous dire que sur le séparatisme dans les prisons il n'y a rien. Sur les séparatismes dans les universités et dans les hôpitaux [...], il n'y a pas une ligne. Donc, le gouvernement ne souhaite pas aborder ces sujets", s'agace Éric Diard.

Il évoque également une absence de mesures concernant "la réhabilitation" des quartiers sensibles. "Il y a beaucoup d'angles morts", résume ainsi le député pour qui ce texte, mis en place afin de lutter plus spécifiquement contre l'Islam radical, ainsi que l'avait clairement précisé Emmanuel Macron lors de son allocution depuis les Mureaux le 2 octobre dernier, n'anticipe pas assez le développement d'autres formes de radicalisation. "Actuellement, la France est confrontée à la problématique du fondamentalisme islamique, mais nous ne sommes pas à l'abri, dans les années à venir, de voir d'autres séparatismes", pointe Éric Diard.