Primaire de la gauche : Benoît Hamon a "l'arithmétique pour lui"

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Pour Edouard Lecerf, directeur du département politique et opinion de Kantar Public, l'avance de Benoît Hamon ne garantit pas nécessairement sa victoire à la primaire de la gauche. Mais...
INTERVIEW

Benoît Hamon est-il en train de rejouer le scénario de la primaire de novembre ? Un temps annoncé comme le troisième homme du scrutin, à l’image de François Fillon dans les dernières semaines de la campagne de la primaire de la droite et du centre, l’ex-ministre de l’Education nationale est finalement arrivé en tête du premier tour dimanche soir. "La situation de Benoît Hamon n’est pas celle de François Fillon qui avait un niveau plus important – il était à 44% –, et une avance plus importante sur son poursuivant direct, Alain Juppé", relève Edouard Lecerf, directeur du département politique et opinion de Kantar Public. "Là, l’écart est un peu plus resserré et le niveau de Benoît Hamon moins important".

Un élément psychologique. Malgré tout, le candidat a "l’arithmétique pour lui", dans la mesure où Arnaud Montebourg, arrivé troisième avec 17,62% des voix, a appelé à voter pour lui. "Il y aussi un élément presque psychologique : le fait d’être en tête c’est toujours quelque chose de favorable, avoir un peu d’avance c’est bien", explique Edouard Lecerf, invité lundi au micro d'Europe 1 à décrypter les résultats du premier tour.

Quel enjeu pour cette primaire ? Avec le ralliement d’Arnaud Montebourg, Edouard Lecerf voit la formation d’"un bloc" contre Manuel Valls. "On va avoir un débat de l’entre-deux-tours qui va encore durcir les choses", souligne-t-il. Pour ce sondeur, le rassemblement à l’issue du vote de dimanche prochain va être "compliqué". "Vous avez une perception de l’intérêt de cette candidature [de la gauche à la présidentielle, ndlr] qui est complètement différente. À droite, plus de 90% des électeurs étaient persuadés que leur candidat allait avoir une position très favorable à l’élection présidentielle. Ce n’est pas du tout le cas chez les électeurs de la gauche, où on était autour de 50%".