Gaspard Gantzer 4:05
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À deux jours du premier tour de l'élection présidentielle, Gaspard Gantzer, ex-conseiller du président Hollande, et Philippe Moreau-Chevrolet, professeur de communication politique, étaient les invités de Philippe Vandel pour dresser un premier bilan de la campagne. Ils ont estimé que la plupart des candidats n'étaient jamais "vraiment rentrés dedans" et n'y "croyaient pas vraiment', à l'exception de Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. 
INTERVIEW

Pourquoi beaucoup de Français ne se sont-ils pas sentis concernés par la campagne présidentielle ? Peut-être parce que les candidats eux-mêmes n'y croyaient pas vraiment… C'est du moins ce qu'affirment Gaspard Gantzer, ex-conseiller du Président Hollande, et Philippe Moreau-Chevrolet, professeur de communication politique.

Une campagne à reculons pour beaucoup de candidats

Invités de Philippe Vandel dans Culture médias, les deux spécialistes ont néanmoins souligné que Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon "s'y préparaient depuis longtemps" et croyaient donc en la possibilité d'une victoire. 

"Il n'y a pas eu de campagne. On n'est pas vraiment rentré dans la campagne", regrette Philippe Moreau-Chevrolet. "Ce n'est pas que de la faute d'Emmanuel Macron. Même les candidats installés n'avaient pas l'air d'y croire pendant très longtemps. Les seuls qui y croient finalement, c'est Mélenchon et Le Pen. Ils s'y préparent depuis longtemps. Et ce n'est d'ailleurs pas un hasard s'ils ont la possibilité d'accéder au second tour. Les autres donnaient l'impression, y compris à droite, de gagner, mais vraiment sans espoir. C'est une campagne à reculons." 

Macron, lui, a mené une "campagne d'évitement"

Le président Macron, lui, était très présent mais le candidat Macron a boudé les médias. Pour Gaspard Gantzer, il n'a pas vraiment profité de sa position de chef de guerre, avec le conflit en Ukraine, puisque "cela lui a été un peu imposé par les circonstances". "Et puis, je crois qu'au moment où il a voulu entrer en campagne et où il a déposé sa candidature, il s'est rendu compte qu'il avait une grosse avance dans les sondages. C'est comme s'il menait 4-0 à la mi-temps donc il s'est dit 'Pourquoi ? Pourquoi s'embêter? Pourquoi s'emmerder ?', comme il l'avait dit lui-même au Parisien. Donc il a fait une non-campagne, une campagne d'évitement." 

L'ancien conseiller du président Hollande affirme qu'Emmanuel Macron a néanmoins "sous-estimé le fait que la guerre en Ukraine sidérerait les Français pendant longtemps mais qu'à un moment l'effet diplomatique, militaire et médiatique s'estomperait et qu'on parlerait d'autre chose, en l'occurrence du pouvoir d'achat".