Gérald Darmanin 3:57
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Manon Fossat , modifié à
Alors que la tension continue de monter entre la Pologne et la Biélorussie, qui pousse des milliers de migrants à traverser la frontière entre les deux pays, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est revenu sur la question migratoire en France. Sur Europe Matin mercredi, il a notamment regretté "l'obsession" qui anime certains candidats à l'élection présidentielle. 
INTERVIEW

Emmanuel Macron s'est adressé mardi soir aux Français lors d'une allocution télévisée. Le chef de l'Etat a notamment abordé la question de la crise sanitaire, de l'assurance-chômage ou encore de la réforme des retraites. Il ne s'est par ailleurs pas étendu sur la question migratoire. Invité de Sonia Mabrouk sur Europe Matin mercredi et interrogé à ce sujet, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a fait un point sur la situation entre la Pologne et la Biélorussie, mais a également regretté plus largement "l'obsession" autour de l'immigration de certains candidats à l'élection présidentielle en France.

"C'est scandaleux", a-t-il posé. "La France connaît cette situation avec des pays de la Méditerranée depuis longtemps, et aujourd'hui c'est l'Est qui la connait. La Biélorussie utilise des migrants qui viennent d'ailleurs, notamment d'Afghanistan, pour les forcer à aller vers la Pologne. C'est inacceptable et c'est pour ça que nous nous battons", a affirmé le ministre de l'Intérieur. "Si la Pologne nous demande un soutien, nous le ferons très certainement (...) Mais on ne va pas faire la guerre à des Etats pour ce genre de choses", a nuancé Gérald Darmanin qui a ensuite abordé la question de la France.

"Il y a une situation obsessionnelle sur l'immigration de la part de certains candidats alors que ça ne me semble ni une chance ni une malchance pour la France. C'est un fait. Nous sommes beaucoup à être issus de l'immigration et ce n'est ni une fierté ni un défaut", a-t-il estimé. "C'est un sujet important mais qui ne peut pas être l'alpha et l'omega de tout. S'il fait beau ou moche dans la rue, ce n'est pas parce qu'il y a de l'immigration."

Darmanin dénonce le rôle des entreprises 

Le ministre de l'Intérieur est également revenu sur le cas Zemmour". "Je respecte Eric Zemmour, je respecte tous ceux qui se présentent au suffrage universel". Mais il a reconnu une "ligne de rupture très forte" entre lui et le polémiste. "J'ai un problème avec Eric Zemmour comme avec les candidats LR, c'est qu'ils ne s'en prennent jamais aux entreprises. On peut s'en prendre aux étrangers en situation irrégulière qui se trouvent sur le sol national, mais il y a aussi des entreprises, de très grandes marques, qui les font venir", a-t-il rappelé. 

Pour Gérald Darmanin, il est "facile" d'accabler les étrangers. "C'est aussi de la faute de certains capitalistes d'utiliser la misère humaine. Et dans les candidats de droite, dans lesquels j'inclue Eric Zemmour, il n'y a pas beaucoup de dénonciation de ces chefs d'entreprise. Peut-être parce que c'est le moment où il demande beaucoup de dons, mais c'est tout à fait inacceptable", a-t-il taclé. 

Il a enfin salué le travail de la CGT, qui a-t-il dit, fait un travail remarquable. "Je ne suis pas tous les jours quelqu'un qui défends la CGT. Mais ils font un travail extrêmement remarquable lorsqu'ils essaient d'accompagner des personnes très faibles qui sont exploitées parce qu'elles sont en situation irrégulière sur le territoire national. Et ça, Eric Zemmour n'en parle jamais."