Jean-Luc Mélenchon 0:27
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avec AFP , modifié à
"Ce n'est pas au président de mener la campagne législative", a déclaré Jean-Luc Mélenchon jeudi en réponse à l'allocution d'Emmanuel Macron dans le Tarn, regrettant "toutes sortes d'agressions inutiles" traduisant une "fébrilité". À ses yeux, le chef de l'État fait des "sorties prétextes".

Dans le Tarn, Emmanuel Macron a fustigé jeudi les "extrêmes" qui "proposent d'ajouter de la crise à la crise en revenant sur les grands choix historiques de notre Nation", demandant aux Français de lui accorder "une majorité forte et claire" aux législativesJean-Luc Mélenchon, depuis le siège de LFI, a une heure plus tard "dénoncé le traitement que subit notre démocratie" : "Ce n'est pas au président de la République de mener la campagne législative que ses amis sont incapables de mener, c'est à la cheffe du gouvernement".

Le tribun a insisté : "Le rôle du chef de l'État n'est pas de venir à la rescousse du radeau de la méduse." Car à ses yeux, Emmanuel Macron, en inaugurant la veille un dojo en Seine-Saint-Denis et en consacrant jeudi un déplacement à la sécurité en milieu rural, fait des "sorties prétextes".

La réponse de Mélenchon sur ses propos polémiques

Jean-Luc Mélenchon a aussi réagi aux reproches du président, qui a déclaré qu'il ne pouvait pas "accepter" qu'"on insulte" les gendarmes et policiers, après la polémique provoquée par les propos de l'Insoumis sur "la police qui tue". Celui-ci a rétorqué : "Personne n'a insulté la police, mais j'ai pris la responsabilité, avec d'autres, de dénoncer une doctrine d'emploi (de la force) qui a abouti aux violences du Stade de France, à la brutalisation des passagers de la gare de l'Est, et qui a provoqué quatre morts en quatre mois pour refus d'obtempérer, signal absolu d'échec".

Mais "j'ai été rassuré parce qu'il a bien voulu conclure sa péroraison en exprimant une exigence de respect des règles déontologiques" des policiers, a noté Jean-Luc Mélenchon. Néanmoins, il a averti le président : "C'est extrêmement grave d'accuser ses opposants de fragiliser l'unité du pays", comme il l'a fait sans nommer Jean-Luc Mélenchon ni Marine Le Pen. "La démocratie ne fragilise pas l'unité du pays, l'opposition s'oppose", a-t-il ajouté.

L'ex-candidat malheureux à la présidentielle a demandé que dimanche "le pays donne au président de la République le désaveu qu'il mérite" en votant pour les candidats de la Nupes. La coalition menace, dans plusieurs sondages, la possibilité pour le camp présidentiel d'obtenir la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Et Jean-Luc Mélenchon espère même emporter la majorité et être nommé Premier ministre.