Pornographie sur internet : Emmanuel Macron donne six mois aux opérateurs "pour mettre le contrôle parental par défaut"

Emmanuel Macron s'exprime lors du 30e anniversaire de la Convention des Droits de l'Enfant à l'Unesco à Paris le 20 novembre 2019
Emmanuel Macron s'exprime lors du 30e anniversaire de la Convention des Droits de l'Enfant à l'Unesco à Paris le 20 novembre 2019 © ERIC FEFERBERG / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Lors d'un discours à l'Unesco contre les violences faites aux plus jeunes, à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'enfant, Emmanuel Macron durcit le ton. Il donne six mois aux "opérateurs" pour mettre "le contrôle parental par défaut" et annonce des sanctions plus fortes pour la consultation d'images pédopornographiques. 

Pour lutter contre l'exposition des enfants aux sites pornographiques, Emmanuel Macron a donné six mois aux "acteurs de l'internet" pour "mettre en place un contrôle parental par défaut", plutôt qu'une option volontaire comme c'est le cas actuellement. "Je sais que ça gêne beaucoup de plateformes, beaucoup d'opérateurs numériques", a-t-il dit mercredi lors d'un discours à la Convention Internationale des droits de l'enfants, au siège de l'Unesco à Paris. "Dès maintenant, nous préparons la loi. Si dans six mois, nous n'avons pas de solution, nous passerons une loi pour le contrôle parental automatique".

Il a aussi réclamé que les sites pornographiques renforcent les contrôle d'âge des internautes. "On va maintenant préciser dans notre code pénal que le simple fait de déclarer son âge en ligne ne constitue pas une protection suffisante contre l'accès à la pornographie des mineurs de moins de 15 ans", a-t-il enjoint promettant de "bloquer les sites qui ne respecteront pas cette loi".

Sanctions renforcées pour la pédopornographie

Emmanuel Macron a également annoncé vouloir durcir les sanctions pour consultation d'images pédopornographiques et instaurer un contrôle parental par défaut sur internet pour l'accès aux sites pornographiques. Les peines pour l'utilisation d'images pédopornographiques vont être portées à 5 ans et leurs auteurs automatiquement fichés pour leur interdire de travailler auprès d'enfants. "Jusqu'à aujourd'hui, on pouvait avoir été condamné pour consultation et détention d'images pédopornographiques mais exercer une profession en contact avec les enfants, parce que cette information pourtant capitale n'était pas accessible à tous les employeurs", a-t-il dit. 

Désormais les personnes condamnées pour ce délit, environ 400 par an, seront inscrites au fichier Figes. De plus, "toutes les personnes qui dirigent des crèches, des écoles, des clubs de sport, des associations agréées, non seulement pourront mais devront consulter ce fichier quand elles embauchent quelqu'un". "Telle personne qui parfois a commis le pire, il y a 5 ans, 10, 15 ans, si elle a purgé sa peine, elle doit pouvoir se réinsérer dans la société, mais on ne doit pas la ré-exposer à nos enfants", a-t-il précisé.