Le gouvernement veut venir en aide aux pêcheurs français qui n'obtiendraient pas de licence. 1:15
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Louis de Raguenel , modifié à
En annonçant préparer des plans de "sortie de flotte" pour les pêcheurs qui ne pourraient plus travailler à cause du Brexit, le gouvernement français vient en aide à ces derniers, mais dans le même temps, abdique face aux Anglais, actant de leur refus de respecter la parole donnée. 

Après de longues semaines de discussion, Annick Girardin a dénoncé jeudi l'absence de volonté de coopérer de l'île de Jersey dans le cadre des négociations post-Brexit sur la pêche. Intervenant aux assises de la pêche, à Saint-Pol-de-Léon, dans le Finistère, la ministre de la Mer a également indiqué préparer des "plans de sortie de flotte" pour indemniser les navires français qui n'obtiendraient pas de licence. Une indemnisation indispensable pour permettre à ses pêcheurs de vivre de leur travail, mais qui sonne comme un camouflet pour la France. 

De longues semaines de bras de fer

C'est un véritable revers infligé par les Anglais. En fait, le gouvernement français a d’abord et avant tout voulu aider les pêcheurs français en les indemnisant de cette interdiction de travailler imposée par la Grande-Bretagne (on parle d’une enveloppe de 40 à 60 millions d’euros). Il s'agissait donc d'un enjeu de politique intérieur. 

Mais en cherchant à régler un problème intérieur, le gouvernement d’Emmanuel Macron, sans le dire, vient d’abdiquer sur ce dossier à l’extérieur, c'est-à-dire face aux Anglais. Emmanuel Macron avait pourtant mobilisé les instances européennes pour faire en sorte que le différend ne soit pas franco-britannique, mais un vrai sujet de discorde entre l’Europe et le Royaume-Uni qui ne respecte pas l’accord qu’il a signé. Après de longues semaines de menaces et de bras de fer contre Londres, Paris vient donc de prendre acte du refus britannique de négocier ou même de respecter la parole donnée.