Pascal Pavageau (FO) met en garde contre une dérive vers la "radicalité"

Pascal Pavageau regrette le manque de dialogue de la part du gouvernement.
Pascal Pavageau regrette le manque de dialogue de la part du gouvernement. © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP
Prenant l'exemple des grévistes de la faim à l'hôpital psychiatrique de Rouen, le secrétaire général de FO a mis en garde le gouvernement contre ses méthodes de dialogue social.

Le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Pascal Pavageau, a mis en garde dimanche le gouvernement contre une dérive vers la "radicalité" des salariés et des mouvements sociaux, faute de négociations, estimant qu'il prenait là une "responsabilité historique".

Un "problème de méthode". Évoquant dans l'émission Questions politiques sur France Inter/franceinfo/France 2 les grévistes de la faim de l'hôpital psychiatrique de Rouen, qui ont mis fin vendredi à leur mouvement entamé le 21 mai après avoir obtenu la création de 30 postes, Pascal Pavageau s'est indigné qu'il faille "en arriver à cette radicalité de faire une grève de la faim pour obtenir 30 postes, ce qui ne répond même pas aux besoins". "Nous avons un problème de méthode", avec des passages "en force sans écouter", a dénoncé le numéro un de FO.

Dans ce contexte, "il faut qu'on fasse très attention à ce qu'on ne pousse pas les personnels, les salariés, à une forme de radicalité en leur refusant la négociation et la discussion". Autrement, le résultat, selon lui, c'est que "la prochaine fois", ce ne sera "pas une mobilisation traditionnelle puisqu'on refuse la négociation". "La prochaine fois, ce sera insurrectionnel", a-t-il averti. 

"Démocratiquement ça va se payer". "Le gouvernement est en train de prendre une responsabilité historique que de ne pas entendre les contre-poids et de refuser de négocier" avec les organisations syndicales, a souligné Pascal Pavageau, selon qui le gouvernement "pousse" aussi le patronat à ne pas négocier". "Démocratiquement ça va se payer. C'est extrêmement dangereux."

Mise en garde sur les aides sociales

Pascal Pavageau a également appelé le gouvernement à ne pas "rentrer dans la discussion" sur une réforme des aides sociales "en disant 'on ne touchera pas à des aides sociales pour les plus pauvres'". "La question éventuelle de la transformation d'une aide sociale liée à l'évolution du besoin, qui ne serait plus le même aujourd'hui qu'il y a dix ans, mais parlons-en, ça nécessite une vraie évaluation", a expliqué le responsable syndical. "Mais on ne peut pas rentrer dans la discussion en disant : 'on ne touchera pas à des aides sociales pour les plus pauvres' !", a-t-il prévenu. "D'abord c'est quoi les plus pauvres ? C'est quoi le niveau de pauvreté ?", a-t-il interrogé. Et au-delà, a-t-il rappelé, les aides sociales "sont là aussi pour empêcher" de "tomber" dans la pauvreté. Il a évoqué "une logique de rempart, de protection et de digue".