Le président avait déclaré dans un premier temps au micro d'Europe 1 qu'il était "opposé à la légitime défense". 1:24
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Jacques Serais, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Jeudi lors de son déplacement à Fouras en Charente-Maritime, le président-candidat s’est dit, au micro d’Europe 1, "opposé à la légitime défense". Ce vendredi, son entourage a tenu à préciser le fond de sa pensée : Emmanuel Macron voulait dire qu’il est "contre la présomption de légitime défense".

C’est une polémique qui ne finit pas de monter depuis 24 heures. Jeudi, Emmanuel Macron a répondu à une question d’Europe 1 lors de son déplacement à Fouras, en Charente-Maritime. Interpellé au sujet d’un fait divers qui a secoué la Charente, le département voisin, la semaine dernière : un agriculteur a été mis en examen pour meurtre, après avoir tiré mortellement sur un cambrioleur entré par effraction à son domicile. 

Des propos qui ont fait réagir les autres candidats

À notre micro, [comme il est possible de l’écouter via le lien ci-dessus, ndlr], Emmanuel Macron a déclaré : "Chacun doit avoir la sécurité et c'est le devoir de la puissance publique de l'assurer. Mais, je suis opposé à la légitime défense. C'est très clair et c'est intraitable parce que sinon, ça devient le Far West. Et je ne veux pas d'un pays où prolifèrent les armes et où l'on considère que c'est aux citoyens de se défendre."

Depuis, plusieurs candidats à la présidentielle ont réagi, condamnant les propos d’Emmanuel Macron. À commencer par Éric Zemmour, qui avait lui-même suscité la polémique il y a plusieurs semaines en proposant d’élargir le principe de la légitime défense. Le candidat du parti Reconquête avait alors défendu le principe de la défense excusable : "Si une personne est attaquée et agit dans un état excusable, causé par l’immédiateté de l’attaque, alors la condition de proportionnalité pourra être écartée".

C'est donc sans surprise qu'il a réagi aux propos de l'actuel président : "Si des cambrioleurs font effraction chez vous quand vous êtes seul avec votre fille, Macron estime que vous devez vous laisser tuer. Avec moi, vous aurez le droit de vous défendre si vous êtes attaqué. 'Défense d’entrer' voudra de nouveau dire quelque chose."

La candidate LR Valérie Pécresse s’est également fendue d’un tweet dans lequel elle déclare : "Mauvaise réaction d’Emmanuel Macron au meurtre d’un cambrioleur. Ce n’est pas à la légitime défense qu’il faut s’opposer, c’est un droit de tout citoyen, mais à la généralisation de l’autodéfense."

"Contre la présomption de légitime défense"

De son côté, Marine Le Pen a appelé Emmanuel Macron à "rectifier son propos. Tout le monde est contre l’auto-défense, mais le président ne peut pas s’opposer à la légitime défense qui est parfaitement légale. Ce propos est grave."

Ce vendredi, à la suite de l’avalanche de réactions suscitées par cette déclaration, l’entourage d’Emmanuel Macron a expliqué à Europe 1, qu’en réalité, le candidat voulait dire qu’il était "contre la présomption de légitime défense" et non "contre la légitime défense, comme l’atteste la suite de son propos dans sa réponse." 

"Il manquait un mot" dans la phrase prononcée par Emmanuel Macron, reconnait un conseiller du candidat qui regrette "l’instrumentalisation" qui est faite de cette déclaration.