«On ne peut pas laisser les territoires aux mains des caïds» : à Marseille, Pécresse durcit le ton
Valérie Pécresse est en déplacement à Marseille, et la candidate a effectué jeudi soir une virée surprise dans les quartiers nord. Sans appui de la police, elle a voulu constater la réalité du trafic de drogue qui ronge ces cités. La candidate LR veut se démarquer par sa fermeté sur le régalien, à dix jours de la présidentielle.
23 heures, jeudi soir. Un convoi de trois voitures s'approche du rond-point de La Paternelle, dans le 14e arrondissement de Marseille. Valérie Pécresse est venue constater un point de contrôle à l'entrée des quartiers nord. À quelques dizaines de mètres, un grand feu de camp fait office de péage : c'est l'un des nombreux points de deal du nord de la cité phocéenne. "Il y a des guetteurs qui quadrillent toutes les entrées comme ça", explique le service de sécurité de la candidate.
"Il y a des check-points dans la République. On ne peut pas laisser les territoires aux mains des caïds", se désole-t-elle, s'inquiétant d'une "impuissance publique". Passé quelques minutes, le service de sécurité presse le convoi de remonter dans les véhicules au moment où l'un des jeunes du quartier vient prendre en photo les plaques d'immatriculation.
"La République n'est pas partout chez elle"
La soirée se poursuit au commissariat, à la rencontre des policiers locaux. "Le manque de moyens humains est criant, mais il y a aussi une carence évidente en matière de vidéoprotection : il y a des caméras, mais on est sous-équipés", assure-t-il à la candidate des Républicains. "On a affaire à des gens qui ont des moyens colossaux, qui font entre 30.000 et 90.000 euros par jour et utilisent les jeunes comme chair à canon", explique un représentant syndical FO, au commissariat du 15e arrondissement.
À dix jours du premier tour de la présidentielle et après une visite éclair à Roubaix en début de semaine, Valérie Pécresse multiplie les déplacements chocs. La candidate veut à la fois montrer les échecs supposés d'Emmanuel Macron et mettre en avant ses propositions pour la sécurité des Français. La candidate LR a critiqué au passage le président-candidat sur ce thème de la sécurité : "Il est venu deux fois à Marseille, il a dit que ça allait changer, que la République serait partout chez elle, et la République n'est pas partout chez elle." Valérie Pécresse devait poursuivre sa visite vendredi sur le thème régalien en visitant un centre de sécurité et en échangeant avec des forces de l'ordre.