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Alexis Delafontaine / Crédits photo : THIBAUT DURAND / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
L'aide médicale d'État, que l'exécutif souhaite réformer, va voir son coût augmenter à partir de ce mardi. L'année dernière, elle représentait 1,186 milliard d'euros. Un coût record et vu comme exorbitant par une partie de la classe politique, notamment à droite.

Une aide qui bat des records. L'aide médicale d'État (AME), une offre de soins médicaux aux étrangers sans papiers présents sur le sol français, ne cesse de voir son coût s'élever, au fur et à mesure de l'augmentation du nombre de bénéficiaires. Ils sont près de deux fois plus nombreux en l'espace de dix ans, avec un record l'an dernier : 411.000 bénéficiaires de cette aide. Le gouvernement, via son projet de loi de finances 2024, reconnaît un coup exorbitant pour les dépenses publiques, dénoncé notamment à droite de l'échiquier politique.

Un appel d'air à l'immigration illégale, juge la droite

Marine Le Pen dénonce ce chiffre record, 1,186 milliard d'euros. "Un scandale", dit-elle, "alors que notre système de santé s'effondre". Pour résoudre le problème, la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale préconise tout simplement de supprimer ce dispositif, sauf en cas d'urgence vitale, comme justifie son porte-parole Franck Allisio. "C'est supprimer 80% du coût de l'AME, si vous supprimez tout le reste et qu'on le restreint à de l'urgence vitale engagée, contamination et donc enjeu sanitaire", explique-t-il.

Les Républicains et Reconquête sont sur la même ligne, estimant que l'aide médicale d'État est un appel d'air à l'immigration illégale. En mars dernier déjà, la droite sénatoriale a fait adopter un amendement pour restreindre les conditions d'accès à l'AME, qui a tout de même une utilité selon le sénateur LR François-Noël Buffet. "Cela permet de chiffrer une base pour un nombre de personnes en situation irrégulière sur le territoire. Grâce à cela, on sait qu'il y en a au moins 411.000", constate-t-il.

Mais le projet de réforme de l'AME divise la majorité. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'y est dit favorable. "Pas question de toucher à l'aide médicale d'État", répond le député Sacha Houlié, le leader de l'aile gauche de la macronie, qui voit cette réforme comme une ligne rouge.