Jean-Michel Blanquer 1:33
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Jacques Serais, édité par Solène Delinger , modifié à
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé lundi que le protocole sanitaire, décrié par les parents et les enseignants, allait être simplifié. Ses déclarations interviennent une semaine après celles de Jean-Michel Blanquer, mais Matignon a finalement repris le dossier pour rectifier le tir. Un véritable revers pour le ministre de l'Éducation nationale. 
ANALYSE

Les parents et les enseignants ont du mal à s'y retrouver. Depuis la rentrée scolaire, trois protocoles sanitaires ont été annoncés par le gouvernement. Le troisième a été annoncé hier soir par Jean Castex, une semaine après les déclarations de Jean-Michel Blanquer. Matignon a donc repris le dossier en main. Un désaveu pour le ministre de l'Éducation nationale. 

Macron a admis l'erreur de Jean-Michel Blanquer 

Le ministre de l'Éducation est critiqué jusque dans son propre camp et se retrouve sous pression. La semaine dernière, la publication à la dernière minute par voie de presse du protocole pour les écoles a mis le feu aux poudres, avec des parents pris de court la veille de la rentrée. C'est relativement passé inaperçu, mais lors de son entretien au Parisien, Emmanuel Macron admettait l'erreur de son ministre devant une enseignante. "Vous avez raison, je vous donne le point. Il faut plus d'anticipation", concédait-il. Une semaine plus tard, les protocoles n'ont cessé de changer, d'évoluer et c'est aujourd'hui Jean Castex qui monte au créneau. Dans la Macronie, certains y voient là un désaveu du premier ministre pour Jean-Michel Blanquer.

La grève des enseignants inquiète la Macronie

Et si Matignon reprend ce dossier, c'est que l'exécutif sent la colère monter chez les Français. Ce week-end, de nombreux députés qui étaient dans leur circonscription ont fait remonter ce qui se passait concrètement sur le terrain : difficulté de s'approvisionner en autotests et impossibilité de prendre un rendez vous pour un test PCR près de chez soi, dans certains secteurs. Autre indicateur qui est loin de laisser insensible les stratèges de la Macronie : la grève des enseignants jeudi pour dénoncer un protocole sanitaire "ingérable", qui s'annonce particulièrement suivie. À trois mois de la présidentielle, l'exécutif, qui capitalise sur la gestion de la crise, n'a aucune envie de perdre des points dans cette dernière ligne droite.