Municipales : Anne Hidalgo reconduite à Paris, loin devant Rachida Dati et Agnès Buzyn

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avec AFP , modifié à
Anne Hidalgo (PS) a été réélue à la mairie de Paris, dimanche, lors du second tour des élections municipales, face à Rachida Dati (LR) et Agnès Buzyn (LREM), avec un score compris entre 49,3 et 50,2% des voix, selon de premières estimations.

Anne Hidalgo (PS) repart pour un sixtennat. La maire sortante de Paris a été reconduite, dimanche, lors du second tour des élections municipales. Elle s'impose face à Rachida Dati (LR) et Agnès Buzyn (LREM) avec un score compris entre 49,3% et 50,2% des voix, selon les première estimations de Harris Interactive et Ipsos-Sopra Steria, diffusées vers 21h. Face à elle, Rachida Dati aurait obtenu entre 32 et 32,7% des voix, et Agnès Buzyn entre 13,7 et 16%.

Arrivée largement en tête à l'issue du premier tour (29,3% des voix) - loin devant son adversaire LR (22,7 %) et LREM (17,3 %) - la maire sortante a rondement mené les négociations avec ses alliés écologistes emmenés par David Belliard (10,79%). Primo-élue en 2014, elle conserve son fauteuil de maire jusqu'en 2026.

"Vous avez choisi l'espoir, vous avez choisi le rassemblement", a lancé dimanche soir la maire PS de Paris Anne Hidalgo après sa réélection, depuis le parvis de l'Hôtel de Ville. "Vous avez choisi un Paris qui respire, un Paris plus agréable à vivre, une ville plus solidaire qui ne laisse personne au bord du chemin (...). Cette victoire a du sens parce qu'elle est collective", a-t-elle poursuivi.

Un score "tout à fait exceptionnel"

"SIX MORE YEARS !" (six années de plus), a tweeté son premier adjoint, Emmanuel Grégoire, même si la socialiste de 61 ans doit attendre formellement le Conseil de Paris de vendredi pour être élue.

Largement en tête, Anne Hidalgo récolterait une centaine de sièges pour sa coalition Paris en Commun, contre une cinquantaine pour la droite LR et de 6 à 12 seulement pour la majorité présidentielle. Le scrutin a été marqué, comme dans le reste du pays, par une très forte abstention.

"Dans une triangulaire", ce score est "tout à fait exceptionnel. On est contents", s'est réjoui Jean-Louis Missika, président de la plateforme Paris en Commun, qui rassemble socialistes, écologistes, communistes ou membres de Génération.s. "Ça veut dire que la confiance des Parisiens, qui était manifeste au premier tour, s'est confirmée et amplifiée".

Programme résolument écologiste

Le Parti socialiste conserve donc la capitale, après 19 ans de règne : 13 ans de mandat de Bertrand Delanoë puis six de la maire sortante, son héritière et ancienne première adjointe. Sa stratégie a payé. En endossant un programme résolument écologiste, la maire sortante a contenu ses partenaires d'EELV au premier tour, puis obtenu leur ralliement.

C'est un triomphe pour une édile très contestée pendant son mandat, critiquée pour la piétonnisation des quais de Seine, l'arrêt brutal du service d'autopartage Autolib, le fiasco de la nouvelle version de Vélib' ou l'annulation par la justice d'un marché publicitaire de la Ville avec JCDecaux.

Second tour dépourvu de suspense

Pour La République en marche (LREM), la défaite conclut une campagne calamiteuse où les avanies se sont multipliées : la dissidence de Cédric Villani, l'explosion en vol de la campagne de Benjamin Griveaux après la diffusion de vidéos intimes, puis les maladresses et les hésitations de sa remplaçante, l'ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn, fragilisée par ses propos explosifs sur la "mascarade" du premier tour, sur fond d'épidémie de coronavirus. Le deuxième tour semble d'ailleurs encore plus difficile que prévu.

"C'est mérité", a taclé le communiste Ian Brossat, membre de la coalition "Paris en Commun" d'Hidalgo. Côté LR, Rachida Dati, réélue dès le premier tour dans le VIIe arrondissement, aura réussi à mobiliser son électorat sur le terrain, avec une campagne énergique, centrée sur les fondamentaux de la droite, dans l'ancien fief de Jacques Chirac puis de Jean Tiberi. Mais elle aura manqué de réserve de voix tout au long de cette campagne inédite, percutée de plein fouet par le Covid-19.

Sûre de ses forces, Anne Hidalgo s'avançait donc en grande favorite de ce second tour, dépourvu de suspense. Comme un symbole, elle avait déjà évoqué dans le courant de la semaine les mesures de son prochain mandat, dont la pérennisation des pistes cyclables mises en place lors du déconfinement ou la piétonnisation des abords du canal Saint-Martin.