Motion de censure : Valls "ne demande pas de sanction" pour les députés PS

Manuel Valls estime que c'est au Parti socialiste de prononcer une éventuelle sanction contre les frondeurs.
Manuel Valls estime que c'est au Parti socialiste de prononcer une éventuelle sanction contre les frondeurs. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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avec AFP , modifié à
Le Premier ministre ne souhaite pas sanctionner les frondeurs du PS, mais ce sera au parti d'en juger. 

Manuel Valls, qui a répété son désir de "clarification", a affirmé mardi "ne pas demander de sanction" contre les 26 députés socialistes ayant tenté de déposer une motion de censure "des gauches" contre le gouvernement, renvoyant la décision au PS. "Le temps de la clarification est venu. Moi, je ne demande pas de sanction. Ce n'est pas le sujet. Le parti jugera ce qu'il est bon de faire", a déclaré le Premier ministre en réunion de groupe socialiste, selon des participants.

Une "nouvelle montée de tensions" au PS. "C'est l'éthique de responsabilité de chacun qui compte. Moi, je ne veux pas que l'attitude de certains d'entre vous efface notre bilan", a-t-il poursuivi, citant les revalorisations du RSA, la garantie jeunes, ou encore les baisses d'impôt et l'action du gouvernement sur l'éducation. "Le temps de la clarification est venu. Vous n'étiez même pas présents dans l'hémicycle alors que vous aviez signé une motion de censure !" a lancé le locataire de Matignon aux députés frondeurs, en référence à la tentative avortée de motion de censure "des gauches" contre le gouvernement, après le recours au 49-3 sur le projet de loi Travail.

Exprimant "tristesse" et "colère" de voir "plus de 20 collègues (ayant) associé leur nom à une motion de censure des gauches", "situation inédite", le chef de file des députés PS, Bruno Le Roux, a regretté "cette nouvelle montée de tensions" au sein du groupe socialiste.

La Haute Autorité éthique du PS saisie. Jeudi dernier, Jean-Christophe Cambadélis avait annoncé avoir saisi la Haute Autorité éthique du parti au sujet des députés socialistes signataires de la motion de censure "des gauches", avortée à deux voix près. La Haute Autorité devra "statuer" sur la "possibilité de sanctions et jusqu'où elles peuvent aller", selon un responsable PS. "Je ne pense pas que (les) sanctions soient dans l'esprit ni du Premier secrétaire, ni du président de groupe", a déclaré mardi devant la presse l'une des porte-parole des députés PS, Annick Lepetit, tout en plaidant pour "clarifier une bonne fois pour toutes ce que nous allons faire ensemble" et en évoquant une "discussion franche" en réunion de groupe. Du côté des signataires de la motion, "j'ai compris qu'il n'y avait pas de volonté de quitter le groupe", a-t-elle glissé.