Pierre Moscovici, invité dimanche du Grand rendez-vous d'Europe 1, avec Les Echos et Cnews. 2:05
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Europe1.fr , modifié à
A propos de l'idée de faire payer l'impôt à tous les Français dès le premier euro gagné, Pierre Moscovici, invité du Grand rendez-vous d'Europe 1, se montre sceptique.
INTERVIEW

Que chaque Français paye l'impôt sur le revenu, "même un euro", pourrait être l'une des pistes de sortie du grand débat national, estime la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, dans le Journal du dimanche. "Chacun pourrait contribuer à la hauteur de ses moyens, y compris les plus modestes, même de manière très symbolique, pour recréer le lien entre citoyen et impôt. Chacun pourrait payer l'impôt sur le revenu. Y compris les plus modestes, même un euro", indique la ministre. Une hypothèse jugée compliquée à mettre en oeuvre par Pierre Moscovici, actuel commissaire européen aux affaires économiques et financières et ancien ministre de l'Economie et des Finances, invité dimanche du Grand rendez-vous d'Europe 1, avec Les Echos et Cnews.

"Ne pas trop toucher à la fiscalité"... "C'est une vieille idée à laquelle on ne peut pas être antipathique par principe, mais qui pose un certain nombre de problèmes", développe Pierre Moscovici. "Qu'est-ce qui se passe pour ceux qui sont en dessous des minimas sociaux ? Est-ce qu'il n'y a pas un risque de se dire, 'on ne fait pas payer les plus riches, et on commence à toucher les plus pauvres' ? Je pense que la première chose à faire c'est de ne pas trop toucher à la fiscalité et de ne pas le faire avec une main tremblante", prévient l'ancien ministre des Finances.

... Mais "envoyer un signal" pour rétablir le consentement à l'impôt. Mais s'il prône la stabilité en matière de fiscalité, Pierre Moscovici reconnaît qu'il y a un problème, en France, avec le consentement à l'impôt. "Je comprends qu'Emmanuel Macron ait voulu réformer l'ISF, car il n'était pas parfait. Et je comprends donc qu'il ne veuille pas le rétablir. Mais vous ne pouvez pas rétablir le consentement à l'impôt des plus pauvres et des classes moyennes s'ils ont le sentiment que les riches échappent à l'impôt. Il faudra qu'il y ait un signal, à l'issue du 'grand débat national', pour que les plus riches soient amenés à contribuer davantage à la solidarité nationale", conclut le commissaire européen.