Mort de Navalny : Marine Le Pen déplore «une perte importante pour la démocratie russe»

Marine Le Pen
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avec AFP // Crédit photo : EMMANUEL DUNAND / AFP
Interviewée sur LCI, Marine Le Pen estime que la mort d'Alexeï Navalny constitue "une perte importante pour la démocratie russe". L'élue du Pas-de-Calais dénonce les conditions de détention" qui avaient été imposées à l'opposant russe de 47 ans. Concernant l'aide française à l'Ukraine, elle estime qu'"il ne faut pas laisser tomber le pays". 

La cheffe de file des députés RN Marine Le Pen a déploré dimanche "une perte importante pour la démocratie russe" après la mort d'Alexeï Navalny, épinglant "les conditions de détention qui ont été imposées" à l'opposant à Vladimir Poutine

"Gardez vos larmes de crocodile"

"Les conditions de détention qui ont été imposées à Alexeï Navalny sont très certainement une des raisons de son décès", a fait valoir la triple candidate à l'élection présidentielle. "Le choix d'un emprisonnement dans une des prisons les plus dures de Russie démontre très clairement un durcissement du régime de Vladimir Poutine et on ne peut évidemment que déplorer et condamner la manière dont les droits de la défense, quel que soit le pays d'ailleurs, ne sont pas respectés, notamment lorsqu'il s'agit d'opposants politiques", a encore déclaré Marine Le Pen, qui voit "une forme de faiblesse que d'emprisonner ses opposants".

Le Rassemblement national, qui par la voix de son président Jordan Bardella, avait évoqué vendredi "une nouvelle tragique", a été accusé de duplicité par une partie de la classe politique, y compris au sein du gouvernement. "Navalny est mort pour s'être opposé à votre ami Poutine. Gardez vos larmes de crocodile. Vous êtes né avant la honte", avait ainsi tempêté sur X le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti. "Ni vous ni votre parti n'avez voté les résolutions (au Parlement européen, NDLR) condamnant les persécutions dont Alexeï Navalny était l'objet en Russie. Le RN et Jordan Bardella sont les alliés objectifs d'un régime qui bafoue les droits de l'Homme chaque jour", avait également écrit le ministre délégué à l'Europe Jean-Noël Barrot.

 

Sur ce point, Marine Le Pen a répondu que "le problème de ces résolutions" est qu'elles "n'ont aucun effet". Elle a également pointé la "responsabilité" de "ceux qui se servent du cas Navalny pour (...) faire avancer leurs positions" en élargissant leur champ : "Il aurait fallu peut-être que cette résolution, effectivement, se consacre exclusivement" à Alexeï Navalny.

"Il faut savoir pour quel but on se bat" en Ukraine, affirme Marine Le Pen

Interrogée sur la poursuite du soutien à l'Ukraine, Marine Le Pen a assuré qu'"il ne faut pas laisser tomber" le pays. "Mais il faut savoir pour quel but on se bat. Encore une fois, si l'on livre les armes à l'Ukraine, alors il faut se dire que c'est dans le but de lui permettre d'arriver en position de force" pour "négocier" la paix, a-t-elle développé, défendant "une approche pragmatique". "Je ne souhaite pas que l'on maintienne en quelque sorte l'Ukraine dans une situation de guerre permanente qui pourrait durer cinq ans, dix ans, quinze ans pour finir par faire de l'Ukraine ce que les Russes souhaitaient faire et qu'ils ont échoué à faire lors de leur première offensive, c'est-à-dire effondrer ce pays", a insisté l'élue du Pas-de-Calais.

Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau, invité dans le même temps de Questions politiques (France Inter/Le Monde/ France Télévisions), a pour sa part qualifié le RN de "parti de la Russie", enjoignant le parti d'extrême droite de "dénoncer les agressions russes et dire à monsieur Poutine 'Rentrez chez vous'". Le RN est régulièrement accusé de servir la propagande du régime russe et même, selon les termes d'un rapport parlementaire, de servir de "courroie de transmission" avec le Kremlin, ce que le parti de Mme Le Pen conteste formellement.