Marine Le Pen MLP 2:02
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Louis de Raguenel
Selon plusieurs enquêtes d'opinion, à prendre avec précaution, Éric Zemmour recueillerait aux alentours de 15% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle, sans toutefois s'être déclaré candidat. Officiellement, cette percée sondagière n'inquiète pas Marine Le Pen, qui met en avant son expérience pour minorer le poids de son rival.
DÉCRYPTAGE

Avant cet automne, Marine Le Pen avait rarement été dans une telle difficulté à six mois de la présidentielle, elle qui brigue la présidence de la République pour la troisième fois. Et si les sondages à 180 jours du scrutin ne présagent pas de la vérité des urnes le 10 avril, la candidate du Rassemblement national a décidé de contre-attaquer face à la percée d'Éric Zemmour dans les enquêtes. Certes pas encore déclaré, le polémiste oblige déjà le parti d'extrême droite à ajuster sa stratégie.

"Que chacun avance des propositions"

Entre les saillies d’Éric Zemmour qui dit qu’elle est sûre de perdre et le sondage publié jeudi qui montre une élimination possible au premier tour de l'élection présidentielle, Marine Le Pen ne vit donc pas la meilleure des semaines. Mais en allant au contact des Français jeudi matin, à Cournon d'Auvergne, la dirigeante veut montrer physiquement qu’elle n’est pas atteinte et qu’elle est réellement habitée par le "calme des vieilles troupes", comme elle le répète souvent.

De manière quasi-systématique, Marine Le Pen affirme qu’on ne peut pas la comparer à Éric Zemmour puisqu’elle est candidate et lui ne l’est pas pour le moment. Lui reprochant, au passage, l'absence de propositions claires et détaillées : "Ce qu'on doit aux Français, nous autres candidats à la présidentielle, c'est de leur présenter un projet pour assurer leur sécurité, leur protection, leur liberté. J'attends que chacun maintenant soit candidat, avance véritablement des propositions et sorte du constat. Pour l'instant, je ne vois pas la plus-value qu'Éric Zemmour apporte en matière d'immigration et d'insécurité, qui sont les deux seuls sujets sur lequel il s'exprime", a-t-elle lancé.

Un argument à double-tranchant

Mettant en avant son expérience, pour souligner que le polémiste n'en a pas, la candidate du RN utilise un argument à double-tranchant : Éric Zemmour en profite justement pour rappeler entre les lignes, qu’elle est là depuis trop longtemps et qu’elle a fait son temps.

Jeudi matin, Marine Le Pen a également insisté sur le fait que l’élection présidentielle n’a pas lieu demain ni même après-demain, mais dans près de 200 jours, un argument aussi très relayé par l’entourage d’Emmanuel Macron. Preuve s’il en fallait que le chef de l'État et la finaliste du second tour de 2017 ont plus que jamais cette volonté commune d'un match retour en 2022.