Le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, est dans la tourmente après les révélations d'un chantage à la sextape visant un ancien adjoint et dans lequel il serait impliqué. 1:35
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Jean-Luc Boujon (à Saint-Étienne), édité par Romain Rouillard
Soupçonné d'être impliqué dans une affaire de chantage à la sextape, le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, a subi les attaques de son opposition qui réclame son départ, tout comme certains élus de la majorité municipale. De son côté, l'édile n'a pas semblé déstabilisé et a de nouveau clamé son innocence.

Les temps sont durs à la mairie de Saint-Étienne. Le maire de la ville, Gaël Perdriau, est dans le viseur de la justice qui le soupçonne d'être impliqué dans une affaire de chantage à la vidéo intime. Ce lundi, le conseil municipal s'est tenu dans une ambiance délétère, les oppositions réclamant avec vigueur le départ de l'édile.

Parmi eux, le socialiste Pierrick Courbon qui a donné le ton, dès le début du conseil. "Gaël Perdriau, si vous aimez Saint-Etienne, vous devez renoncer de vous-même à l'ensemble de vos responsabilités exécutives, municipales et métropolitaines le temps de l'instruction, puisque vous avez perdu l'autorité morale pour présider à nos débats."

"Je vois bien que la chasse à l'homme est ouverte" 

Certains élus de la majorité de Gaël Perdriau sont eux-aussi portés à l'offensive à l'image de de Lionel Bouchet, élu UDI et proche de Gilles Artigues, l'adjoint que le maire est soupçonné d'avoir fait chanter. "J'ai honte chaque fois que Saint-Etienne, par votre faute, est présentée comme une commune dans laquelle s'exercent, au plus haut sommet, des pratiques mafieuses. Aujourd'hui, je me sens trahi. Monsieur Perdriau, partez !", a-t-il asséné, passablement remonté.

Face à eux, Gaël Perdriau est resté droit dans ses bottes et a continué de clamer son innocence. "Je vois bien que la chasse à l'homme est ouverte, que certains n'ont pas la patience d'attendre que la justice fasse son travail. Je demande à ceux-là de respecter la présomption d'innocence", a-t-il déclaré.

Des manifestants regroupés sous les fenêtres de la mairie

Pas de quoi apaiser des débats tendus et une opposition refusant que le conseil municipal ne se déroule comme si de rien était. "Monsieur Perdriau, j'ai levé la main s'il vous plaît", interpelle une élue qui souhaitait interroger l'édile sur le sujet qui fâche. "Eh bien moi j'ai décidé de passer au rapport numéro 2", a évacué le principal intéressé. 

Au bout de deux heures de questions sans réponses, les élus d'opposition ont quitté la séance alors que plusieurs centaines de manifestants réclamaient le départ de Gaël Perdriau dehors, sous les fenêtres de l'hôtel de ville.