Mise en examen de Sarkozy : "C'est l'image de la France qui est attaquée", estime Morano

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R.Da. , modifié à
Pour la députée européenne LR, interrogée vendredi sur Europe 1, la mise en cause de l’ancien chef de l'Etat porte directement atteinte à la République.
INTERVIEW

Il continue de clamer son innocence. Au lendemain de sa mise en examen dans l'affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne électorale de 2007, Nicolas Sarkozy était jeudi sur le plateau du 20h de TF1 pour assurer sa défense. "Il n'y a pas de preuve matérielle. Il n'y a que la haine, la boue, la médiocrité, la malveillance, la calomnie", a déclaré l'ex-chef de l'Etat, qui peut compter sur le soutien d'une très large partie de sa famille politique. "Au-delà de sa personne, quelque part, c'est l'image de la France, dont il a été le porteur, dont il est toujours porteur quand il se déplace à l'étranger, qui est attaquée, mise en cause", a ainsi commenté sur Europe 1 l'eurodéputée LR Nadine Morano. "Ça, il ne peut pas le laisser faire".

Un justiciable ordinaire dans un dossier extraordinaire. "J'imagine que tous les Français qui l'ont regardé ont compris que Nicolas Sarkozy, notre ancien président de la République, était à la fois un justiciable comme les autres, mais pas une personne comme les autres", relève celle qui fut sa ministre délégué à l'Apprentissage, faisant valoir le caractère géopolitique de l'affaire dans laquelle il est cité. "Là, on est dans un dossier spécial, qui le met en cause dans son action de président de la République et qui a une résonance internationale, sur la base d'une résolution des Nations unies avec 18 pays étrangers et la ligue arabe en Libye. Ça n'est pas que lui, c'est la France", martèle Nadine Morano.

"La parole de gens peu recommandables".  La riposte de Nicolas Sarkozy s'articule autour de l'absence de preuve matérielle dans cette affaire, selon lui, et de la réputation sulfureuse de ses accusateurs, anciens dignitaires du régime de Mouammar Kadhafi. Un argumentaire repris au micro d'Europe 1 par Nadine Morano. "Dans ce dossier il n'y a que témoignage contre témoignage ; la parole de l'ancien président de la République [face à] la parole de gens peu recommandables, des escrocs !", lance-t-elle. "Nous n'avons pas les pièces devant les yeux, mais ce que je constate c'est que monsieur Takieddine, invité sur de nombreux plateaux, a changé de multiples fois de versions", ajoute-t-elle à l'intention de l'homme d'affaire franco-libanais, principal accusateur de Nicolas Sarkozy, et lui aussi mis en examen.

L'acharnement de Mediapart. Alors que Nicolas Sarkozy est allé jusqu'à évoquer sur TF1 un "complot" contre sa personne, Nadine Morano veut dénoncer l'acharnement de Mediapart à l'égard de l'ancien locataire de l'Elysée. "Ça tourne à une forme d'obsession de la part d'Edwy Plenel [le fondateur de Mediapart, ndlr] qui s'est encore répandu sur les plateaux après cette intervention", relève-t-elle. "Nicolas Sarkozy n'a jamais été condamné par la justice, jamais ! Mais ça, Mediapart ne le rappellera jamais", conclut Nadine Morano.