Michèle Rubirola, première femme maire de Marseille, fait basculer la ville à gauche

Michèle Rubirola lors de la campagne pour les élections municipales à Marseille.
Michèle Rubirola lors de la campagne pour les élections municipales à Marseille. © AFP
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avec AFP , modifié à
La candidate écologiste du "Printemps Marseillais", Michèle Rubirola, a été élue samedi maire de Marseille, faisant basculer la ville à gauche, après une saga électorale à rebondissements.

Élue samedi au terme d'un conseil municipal mouvementé, l'écologiste Michèle Rubirola a été élue maire de Marseille, faisant basculer la ville à gauche, tenue depuis 25 ans par Jean-Claude Gaudin (LR), et après une saga électorale à rebondissements.

Âgée de 63 ans, la candidate de l'union de la gauche et des écologistes du Printemps marseillais a obtenu la majorité absolue, 51 voix sur 92 conseillers, le Rassemblement national (RN) s'étant abstenu, grâce au soutien de dernière minute de la sénatrice ex-PS Samia Ghali. Elle a été longuement applaudie.

Multiples rebondissements

Samedi midi, la confusion régnait encore après de multiples rebondissements, sous les yeux des Marseillais lassés par cet interminable feuilleton. Après le départ théâtral des élus RN du conseil municipal (ramenant le total des votes exprimés à 92 voix), et la présentation surprise de Samia Ghali (divers gauche), le premier tour du vote a vu Michèle Rubirola arriver en tête du premier tour, mais sans majorité absolue, obligeant les conseillers à rester pour un second tour.

Le premier tour du vote a donc porté sur trois candidats : Michèle Rubirola (Printemps marseillais), Samia Ghali (divers gauche) et Guy Teissier (Les Républicains), après le retrait, samedi, du dissident LR Lionel Royer-Perreault. Le résultat n'a pas permis de départager la candidate du Printemps marseillais (42 voix) et celui des Républicains 41). Les conseillers RN on décidé de ne pas voter au premier tour, pour dénoncer les tractations entre Samia Ghali, et les deux camps, pour savoir qui sera le plus offrant pour faire pencher la balance dans un sens ou dans l'autre. "Ce système de magouilles et de tractations, il faut en finir. C’est ce système qui a ruiné cette ville !", a déploré le sénateur RN Stéphane Ravier.

"On agira toujours dans l'intérêt général"

"Marseille appartient à qui vient du large, je ne sais pas si le Printemps marseillais vient du large, mais je sais qu'il vient de loin", a souligné cette médecin, qui exerce depuis des années dans des quartiers populaires. Elle a promis de "réduire la fracture territoriale", dans une ville divisée entre quartiers très paupérisés et riches. "Ce projet, c'est celui d'une ville plus verte, plus juste et plus démocratique", a-t-elle lancé.

"À tous ceux qui ne sont pas allés voter, je veux leur dire qu'on agira toujours dans l'intérêt général, quelle que soient nos différences", a insisté Mme Rubirola alors que l'abstention a culminé à près de 65% lors du second tour, le 28 juin.

Elle s'est aussi adressé aux "enfants d'immigrés de plusieurs générations : vous êtes chez vous". La sénatrice ex-PS samia Ghali, dont les neuf voix, qui étaient loin d'être acquises au début du conseil municipal, ont permis à Michèle Rubirola d'être élue, s'est quant à elle dite "fière de ne pas avoir divisé Marseille" et de "ne pas avoir rendu Marseille triste".