Raphaël Enthoven était l'invité d'"Europe Matin" mercredi. 2:52
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Laura Laplaud , modifié à
Emmanuel Macron est-il le président "le plus mal élu", comme l'affirme Jean-Luc Mélenchon ? Selon l'essayiste Raphaël Enthoven, invité d'"Europe Matin" mercredi, "la vérité n'a plus aucune importance" pour l'Insoumis. Le philosophe tacle également son ambition affichée de devenir le futur Premier ministre.

Dimanche soir, Emmanuel Macron a été réélu à la tête du pays avec 58,5% des suffrages exprimés. Une victoire qui fait de lui "le plus mal élu des présidents de la Ve République", a soutenu Jean-Luc Mélenchon. "La vérité n'a plus aucune importance" aux yeux du président de la France insoumise, explique l'essayiste Raphaël Enthoven, invité d'Europe Matin mercredi. "Jean-Luc Mélenchon lui-même a été élu député avec 64% d'abstention, cela veut dire que c'est 20% des inscrits qui ont voté pour lui. Comment ces gens-là peuvent-ils parler d'illégitimité ?"

Une affiche polémique ?

Jean-Luc Mélenchon s'est d'ores et déjà lancé dans les législatives. Avec une affiche, "Mélenchon, Premier ministre", dévoilée mardi, le leader de la France insoumise souhaite rassembler toute la gauche. Pourtant, cette affiche est jugée comme "pathétique" par l'agrégé de philosophie. "Ce n'est pas seulement l'affiche pathétique d'un homme qui sait qu'il ne sera pas Premier ministre, mais qui fait semblant de vouloir l'être", a lancé Raphaël Enthoven.

"C'est une affiche terrible parce que Mélenchon présume que dans l'hypothèse où les Insoumis, où l'Union populaire remporterait les législatives, hypothèse hautement improbable, il serait automatiquement, lui, nommé Premier ministre. Mais pourquoi Emmanuel Macron n'irait pas chercher un plus jeune, un Quatennens, un Corbière, un Ruffin même ?"

Avec cette affiche, Jean-Luc Mélenchon souhaite prendre sa revanche, lui qui est arrivé troisième au premier tour de l'élection présidentielle, rassemblant 22% des voix. Une attitude "dangereuse" pour l'essayiste. "La certitude que c'est lui qui sera nommé est en elle-même, je trouve, plus inquiétante et plus dangereuse que le désir de croire qu'il va gagner les législatives après avoir perdu la présidentielle", a-t-il conclu.