Marvejols : l'ex-maire de la commune surendettée a mis fin à ses jours

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Louis Hausalter, Patrice Thomas et Benjamin Peter , modifié à
DRAME - Jean Roujon s'est donné la mort lundi soir. Il était l'ancien maire de cette commune de Lozère au bord du défaut de paiement.

Il était l'ancien maire de Marvejols, une commune de 5.000 habitants endettée à hauteur de 13 millions d'euros. Jean Roujon, fils et petit-fils de maire, s'est donné la mort dans la soirée de lundi, selon les informations de La Lozère nouvelle. Il y a deux semaines, le maire actuel, Jean-François Deloustal, avait alerté ses administrés sur la situation financière catastrophique de la commune. "Nous sommes à un cheveu de la cessation de paiement", avait-il assuré sur Europe 1, en attribuant ces graves difficultés aux pratiques de la précédente équipe municipale.

"Il a voulu rétablir son honneur". L'ancien maire Jean Roujon est passé, lundi après-midi, à la rédaction de La Lozère nouvelle pour donner ses explications sur la situation financière de Marvejols. "Il a voulu rétablir son honneur, dire qu'il avait œuvré 19 ans pour le bien de sa ville et qu'il ne l'avait pas fait pour s'enrichir", a raconté sur Europe 1 Patrick Zimmermann, le journaliste qui a recueilli ses propos. "C'est un homme sali, qui s'est senti jeté en pâture avec un acharnement médiatique", ajoute-t-il.

Le maire actuel de Marvejols a assuré avoir découvert un budget faussé, hérité de l'ancienne municipalité. "Lors d'une réunion en préfecture, le trésorier nous a indiqué qu'il nous restait 8.000 euros sur notre compte courant. Je suis ensuite rentré en mairie et j'ai constaté que nous avions plus de 100.000 euros de factures à payer", a expliqué Jean-François Deloustal à Europe 1. Dans ses confidences à La Lozère nouvelle, Jean Roujon a pour sa part assuré avoir consacré "19 ans à (s)a ville de Marvejols avec honnêteté et intégrité au contact direct des Marvejolais". Il avait assuré trois mandats dans cette commune avant de se retirer aux dernières municipales.

Le poids du soupçon. Pour Martine, la révélation des 13 millions de dettes par la nouvelle équipe municipale a été trop lourde à porter pour l'édile : "Il a été dans le déni certainement pendant fort longtemps. Je pense qu'il était rongé par l'angoisse, la culpabilité. Il ne pouvait plus vivre, il avait perdu la face", a-t-elle réagi au micro d'Europe 1. William, lui, regrette que l'ancien maire ait endossé, seul, le rôle du bouc-émissaire : "C'est un peu facile de taper toujours sur le même, alors que le conseil municipal est composé de plusieurs éléments. Je ne pense pas qu'il ait pris des décisions tout seul, c'est dommage d'en arriver là."