Manuel Valls occupait un poste de conseiller municipal à Barcelone depuis deux ans. 1:30
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Henry de Laguérie, édité par , modifié à
Manuel Valls a officialisé sa volonté de démissionner de son poste de conseiller municipal de Barcelone, qu’il occupait depuis deux ans, afin de retrouver la France. L’ancien Premier ministre socialiste laissera un souvenir mitigé de l’autre côté des Pyrénées, comme l’ont confié plusieurs de ses anciens soutiens à Europe 1.
REPORTAGE

L’exil espagnol de Manuel Valls touche à sa fin. L’ancien Premier ministre socialiste a annoncé son intention de rendre son poste de conseiller municipal de Barcelone, dans une interview accordée samedi au quotidien espagnol El Mundo. "Je sais que je suis majoritairement Français : dans mes valeurs, dans ma façon de penser et de faire de la politique", a-t-il déclaré, rendant public son désir -à peine voilé- de retrouver la vie politique française. A Barcelone, il laissera cependant un souvenir contrasté, comme a pu le constater le correspondant d’Europe 1.  

Manuel Valls se dit "fier et heureux" de cette expérience 

En 2019, Manuel Valls avait échoué à conquérir la mairie de Barcelone, n’arrivant qu’en quatrième position du scrutin. L’ancien édile socialiste avait alors apporté un soutien décisif à la maire sortante, Ada Colau (gauche radicale), afin d’éviter la victoire des indépendantistes. Depuis lors, il occupait un mandat de conseiller municipal à Barcelone. Mais ces derniers mois, Manuel Valls ne cachait pas sa volonté de peser dans le débat politique français, à un an de la prochaine présidentielle. 

Joint par Europe 1 lundi matin, Manuel Valls s’est dit "fier et heureux de cette expérience unique" vécue en Espagne. "Je me suis rendu compte ici combien j'étais Français", nous confiait-il récemment. 

"C’est un opportuniste", tacle un ancien soutien 

Malgré tout, cette parenthèse catalane n'aura pas servi à rien, selon Ignasi Guardans, éditorialiste à Barcelone. "Il y a eu les mêmes éléments que les gens connaissent très bien en France. Ce n'est pas quelqu'un qui a un caractère facile et il n'est un exemple ni de modestie, ni d'humilité", grince l’éditorialiste. "Mais s'il n'y a pas de maire indépendantiste à Barcelone, c'est grâce à lui. Maintenant on appelle ça faire 'une Valls', c'est-à-dire sacrifier un peu ses principes pour soutenir quelqu'un qui est perçu comme le moindre mal. C'est une trace qu'il a laissée pour toujours", assure-t-il. 

Si la gauche radicale a pu conserver la mairie de Barcelone grâce à la voix de Manuel Valls, certains dans son camp sont amers et déçus. "C'est un opportuniste", tacle Astrid Barrio, une personnalité qui l'a soutenu au départ. "Il a fini par mépriser les gens qui l'ont aidé, les élites économiques et politiques notamment. C'est un gâchis", conclut un autre de ses anciens soutiens.