François Pupponi 3:52
  • Copié
Severine Mermillod
Emmanuel Macron se rend mardi à Mulhouse, où des détails sur son plan de lutte contre le "séparatisme" sont attendus. Au micro d'Europe 1, le député François Pupponi a rappelé que les élus locaux ne sont pas armés pour lutter seuls face à un problème extérieur comme intérieur : c'est l'Etat qui selon lui doit poser un cadre sur ce qui est acceptable ou non.

Le président de la République est à Mulhouse mardi, ville dans laquelle est construite la plus grande mosquée financée par un pays étranger - le Qatar. Alors qu'il doit y dévoiler son plan contre le "séparatisme" religieux, le député divers gauche du Val-d'Oise François Pupponi,​ ancien maire de Sarcelles et auteur de "Les émirats de la République", estime au micro d'Europe 1 que ce terme de "séparatisme" cible mieux le problème. "Le séparatisme implique que l’on veut s’attaquer à ceux qui veulent se séparer de la République. Les communautés ne posent pas forcément des problèmes", rappelle le député, pour qui les forces en présence sont aussi bien extérieures qu'intérieures.

"L'élu local est seul"

François Pupponi pointe du doigt "des associations qui essaient d’occuper tous les champs, économique, social, culturel, éducatif, et qui vont se présenter à des élections. Donc c'est l'avènement d’un Islam politique, avec une vision assez radicale de la façon de pratiquer cet Islam, et la volonté de participer à la vie politique française."

Face à cela, juge-t-il, "il faut réagir. Le Président, je pense, va le faire en essayant d’encadrer la manière dont les élus peuvent ou non soutenir des thèses comme celles-là." Car rappelle François Pupponi, "l’élu local est seul. Il peut refuser, accepter, en tout cas il n'est pas encadré. C'est l'Etat qui doit poser ce cadre, il faut un cadre national que je réclame depuis longtemps."

La position de la France face aux puissances étrangères

D'autant que l'Islam politique, en France, est soutenu d'après lui de l'extérieur. "Il y a le Qatar, l'Arabie saoudite, la Turquie aussi, qui sont donc des pays qui s'impliquent fortement dans le développement de l'Islam en France. Et je crois que le Président de la République a décidé de s’opposer à cela et de faire en sorte que les puissances étrangères ne viennent pas trop s’impliquer dans la construction de l’Islam de France". 

Le déplacement d'Emmanuel Macron à Mulhouse n'est en effet pas anodin puisque c’est dans la ville qu'est construite la plus grande mosquée en partie financée par le Qatar à hauteur de 14 millions d'euros.