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Jacques Serais avec AFP / Crédits photo : RAPHAEL LAFARGUE / POOL / AFP , modifié à
Emmanuel Macron a tranché : malgré la gifle reçue à l'Assemblée nationale, le projet de loi sur l'immigration poursuivra son parcours en commission mixte paritaire à la recherche d'un compromis, écartant toute dissolution ou utilisation du 49.3 en dépit du feu nourri des oppositions.

Au lendemain du coup de tonnerre provoqué par le rejet du projet de loi par les députés avant même le début de son examen, le président de la République Emmanuel Macron a fustigé en Conseil des ministres le "cynisme" et "le jeu du pire" des oppositions qui veulent "bloquer le pays".

Signe du séisme, le chef de l'État a convoqué dans la soirée un dîner de près de trois heures à l'Élysée autour d'une demi-douzaine de ministres parmi les plus politiques, sa cheffe du gouvernement, et des cadres de la majorité, dont les rapporteurs du texte sur l'immigration. Au menu : élaborer la riposte politique et trouver un chemin de crête pour accoucher d'un texte, malgré l'important revers essuyé lundi.

Selon trois participants, Emmanuel Macron a écarté mardi soir toute dissolution de l'Assemblée, et toute activation de l'arme constitutionnelle du 49.3 pour faire adopter le projet de loi immigration.

Si la CMP échoue, le texte sera abandonné

Selon ces convives, le chef de l'État a dit s'en remettre exclusivement à la Commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, qui doit essayer de trouver un accord sur ce texte rejeté d'emblée lundi à l'Assemblée. Le président "souhaite un dialogue constructif mais sincère en CMP pour bâtir un compromis si possible", a résumé un participant. Et si cette CMP échouait, le texte serait donc abandonné, sans nouvelle lecture à l'Assemblée ou au Sénat, après un an et demi de revirements, tractations et péripéties.

Un cas de figure que le chef de l'État veut bien sûr éviter à tout prix, mais avec une droite en position de force en CMP, le camp présidentiel devra faire des concessions, notamment sur la régularisation des sans-papiers dans les métiers en tensions puisque les Républicains ne veulent pas de cette mesure. Si elle devait être retirée du projet de loi, c'est bien une crise interne qui pourrait éclater au sein de la majorité. Quant à la dissolution, le président a fustigé ceux "autour de la table qui imaginent une dissolution, alors qu'il n'y a même pas lieu de tirer de conclusion générale de cette séquence", affirme un des convives.

La commission mixte paritaire réunie "probablement lundi ou mardi"

La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a annoncé mercredi que la commission mixte paritaire entre députés et sénateurs se réunira "probablement lundi ou mardi" pour dégager un compromis sur le projet de loi immigration du gouvernement. "Cette commission se met au travail informellement dès aujourd'hui" afin de "préparer" les débats, a-t-elle assuré sur France 2, espérant si ces derniers sont "conclusifs" un vote de la loi "avant Noël".