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Alexandre Chauveau / Crédits photo : LUDOVIC MARIN / AFP
Malgré sa volonté de convaincre, Gérald Darmanin n’a pu compter sur le soutien des Républicains, qui ont voté en majorité la motion de rejet sur la loi immigration. Au-delà des réels désaccords de fond, Les Républicains n'ont pas caché leur volonté de faire payer au ministre de l'Intérieur ses antécédents avec le parti.

C'est un revers d'ampleur qu'a essuyé l'exécutif lundi à l'Assemblée nationale avec l'adoption de cette motion de rejet sur la loi immigration. Pour tenter de faire adopter le projet de loi immigration, le texte sera renvoyé devant une Commission mixte paritaire. Un choix qui donne pour l'instant l'avantage aux Républicains, qui le répètent par la voix d'Eric Ciotti : ils ne voteront qu'en faveur du texte durci par le Sénat.

"Notre assemblée a sanctionné dans la forme le mépris insupportable du ministre de l'Intérieur. Notre assemblée a sanctionné, au-delà, sur le fond, un texte contradictoire qui consacrait le en 'même temps politique', symbole de l'impuissance et de l'immobilisme. Ce débat, il va se poursuivre sur un texte très clair, celui approuvé par les sénateurs. C'est ce texte que nous vous invitons à soutenir. C'est le seul que nous soutiendrons" a déclaré le président des Républicains à l'Assemblée mardi.

Surnommé "Judas" par ses anciens camarades

Malgré sa volonté de convaincre, le ministre de l’Intérieur n’a donc pas pu compter sur le soutien des Républicains, qui ont voté en majorité la motion de rejet. Mais derrière le désaccord politique affiché, c'est bien un conflit de personnes qui a motivé ce vote de sanction.

À droite, la vengeance est un plat qui se mange froid. La première cicatrice remonte à 2017, à peine nommé ministre, Gérald Darmanin vient soutenir à Nice la rivale d'Eric Ciotti aux législatives. Le député des Alpes-Maritimes, comme Olivier Marleix, a la rancune tenace. Les deux hommes ne pardonnent pas à l’ancien Républicain son transfert en macronie. Il est depuis régulièrement surnommé "Judas" par ses anciens camarades.

Une attitude jugée provocante

Plus récemment, l’attitude du ministre de l'Intérieur lors de la niche des Républicains, jeudi à l’Assemblée, a laissé des traces. Gérald Darmanin multiplie alors les piques envers son ancienne famille politique et ironise sur son manque d’unité. Le vote massif de LR en faveur de la motion de rejet lui sera fatal quelques jours plus tard.

Vendredi dernier, en déplacement, toujours à Nice, Gérald Darmanin s’attable au Bistrot du port, en face de la permanence d’Eric Ciotti. Son convive du jour : le maire de la ville Christian Estrosi, ennemi intime du patron des Républicains. L’attitude est encore jugée provocante et achève de convaincre Eric Ciotti de pousser ses troupes à voter la motion des écologistes.