Emmanuel Macron avait annoncé le lancement du projet en 2018. 6:41
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Antoine Terrel avec Louis de Raguenel
En 2018, le président de la République Emmanuel Macron avait annoncé la future création d'un "musée-mémorial du terrorisme". Sa localisation est encore inconnue, mais il devrait ouvrir ses portes en 2027. L'objectif est de retracer l'histoire du terrorisme des cinquante dernières années. Mais que retenir ?

À l'occasion de la Journée d'hommage aux victimes du terrorisme, Emmanuel Macron a présidé jeudi une cérémonie aux Invalides, avant d'aller rencontrer Michel Catalano, l'imprimeur pris en otage par les frères Kouachi en 2015. Une importante journée mémorielle, donc, pour le président de la République, qui s'est engagé à la création d'un musée-mémorial du terrorisme pour rendre hommage aux victimes. Date d'ouverture, localisation, discussions sur les thèmes abordés... Europe 1 fait le point sur ce qu'on sait du projet. 

Le musée devrait se trouver en région parisienne

Pour pouvoir visiter ce musée, il va falloir s'armer de patience et attendre l'ouverture des portes prévue pour 2027. Le lieu de l'emplacement du futur mémorial n'est pas encore connu, l'Élysée hésitant encore entre plusieurs sites. Seule certitude, ce sera en région parisienne. "Nous sommes en pleine recherche", confirme à Europe 1 l'historien Henry Rousso, responsable du projet. Et d'ajouter : "Nous avons préconisé Paris ou le Grand Paris, car c'est un projet national qui veut prendre en compte l'ensemble des attentats qui ont eu lieu en France. Le meilleur moyen de faire en sorte que personne ne se sente exclu, c'est de lui donner une dimension nationale."

Depuis plusieurs mois, Henry Rousso travaille sur ce projet avec le ministère de la Justice, en lien avec les principales associations de victimes du terrorisme. Pour ce musée-mémorial, selon l’Élysée, l’idée est de retracer l’histoire des cinquante dernières années et de montrer toutes les formes de terrorisme qui ont touché notre pays, pour aussi rendre hommage à toutes ses victimes. L’autre objectif officiel est de mettre en valeur les réponses de la société française, en montrant tout ce qui a changé dans notre manière de vivre et faire comprendre à quel point cette menace est présente dans nos vies. 

Les victimes des attentats du FLN seront-elles honorées ?

Mais il reste un sujet sensible, surtout au lendemain du rapport Stora sur l’Algérie. Les victimes des attentats du FLN seront-elles honorées ? Sur cette question, l’entourage d'Emmanuel Macron n’est pas très à l’aise et préfère se concentrer sur le terrorisme contemporain, tout en précisant que les victimes civiles du terrorisme pendant la guerre d’Algérie ne seront pas mises de côté.

"On va se focaliser sur les 50 dernières années", abonde Henry Rousso sur Europe 1. Mais, ajoute-t-il, "nous avons parfaitement conscience qu'il faut remonter dans le temps, et nous avons en perspective de faire une rétrospective de ce qu'est le terrorisme depuis le 19e siècle, avec quelques moments majeurs, comme le moment anarchiste à la fin du 19e siècle ou la guerre d'Algérie". Et de conclure : "Le principe est d'être un lieu pour toutes les victimes".