Lieux culturels fermés : Xavier Bertrand demande au gouvernement de la "transparence"

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Léa Leostic , modifié à

Invité d’Europe 1 lundi matin, Xavier Bertrand, président du conseil régional des Hauts-de-France, a critiqué la décision du gouvernement de maintenir les lieux culturels fermés, pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. Il demande à ce que l’exécutif soit astreint à un devoir de transparence et de vérité.

Le gouvernement, qui avait dans un premier temps annoncé la rééouverture des lieux culturels comme les théâtres, les cinémas et les musées le 15 décembre, est finalement revenu sur sa décision, les objectifs sanitaires n'étant pas atteints. Les lieux culturels vont donc devoir patienter avant de retrouver du public, jusqu'au 7 janvier au moins. "Je demande à ce que le gouvernement soit astreint à un devoir de transparence et de vérité", a lancé Xavier Bertrand, lundi matin au micro d’Europe 1.

Un sentiment de "deux poids deux mesures ?"

"Dans une rame de TGV, vous avez 600 personnes les unes à côté des autres, chacune avec un masque. Dans un théâtre ou un cinéma, vous n’êtes pas les uns à côté des autres, on laisse un siège entre vous, et vous avez toujours un masque. Pourquoi ce sentiment de deux poids deux mesures ?", a poursuivi le président du conseil régional des Hauts-de-France. "Je demande à ce qu’il y ait la publication des avis scientifiques qui disent que dans un TGV, il n’y a pas de problème et que dans un cinéma, théâtre ou musée, il y a un problème", a-t-il déclaré.

"On va me dire que le train, c’est important pour aller travailler et qu’il y a une dimension économique. Mais il ne faut pas oublier que le secteur de la culture est aussi un acteur économique !", a continué Xavier Bertrand.

"J'aurais rendue les informations transparentes et publiques"

Selon lui, le monde de la culture est oublié par le gouvernement. "La culture, c’est ce qui fait qu’on est Français. C’est une partie de l’âme française. […] Quand on sortira du tunnel, je n’ai pas envie d’avoir un désert culturel. La culture, c’est aussi ce qui permet aux gens de tenir", a-t-il déclaré. Qu’aurait-il fait à la place de l’exécutif ? "Si j’avais des informations qui me disent qu’il y a un danger particulier, je les aurais rendues transparentes et publiques. Parce que cette transparence crée les conditions de la confiance", a répondu l’ancien LR.

L’ancien ministre de la Santé a aussi confié son "sentiment d’une décision arbitraire" et a demandé au Premier ministre Jean Castex, qui sera l’invité d’Europe 1 mardi matin, la transparence "totale". De leur côté, les professionnels du secteur ont annoncé qu’ils engageraient un "référé liberté" devant le Conseil d'État pour obtenir une réouverture plus précoce des salles. "L'action est symbolique, elle a peu de chances d'aboutir", a cependant estimé Stéphane Hillel, directeur du théâtre de Paris.

35 millions d'euros d'aides supplémentaires

Dans l’entourage du président de la République, on estime que "Roselyne Bachelot a défendu la culture, mais ça n'a pas suffi". Bien qu'Emmanuel Macron avait initialement esquissé une possible réouverture, le chef de l'Etat n'a "pas eu d'hésitation", selon l'un de ses amis. "Une décision particulièrement douloureuse", affirme Jean Castex. Mais en privé, le Premier ministre assume : "Nous avions le devoir de nous adapter". Suite à ces annonces, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a réclamé 35 millions d’aides pour le monde de la culture.