La grève prévue le 18 octobre met le gouvernement dans une position délicate à l'aube du vote pour le projet loi budget 2023 (Illustration) 1:34
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Alexandre Chauveau
Mardi, la tension sociale risque de monter d'un cran puisqu'une grève interprofessionnelle est annoncée. Avec cette mobilisation, le gouvernement est sur une ligne de crête à la veille d'un vote décisif pour le projet loi budget 2023. Certains membres du gouvernement comptent sur les vacances de la Toussaint et les améliorations promises par Elisabeth Borne pour une amélioration de la situation.
ANALYSE

Demain, la grève sera générale. La mobilisation prévue pour le mardi 18 octobre devrait toucher de nombreux secteurs à l'instar des transports, des chauffeurs routiers mais aussi les écoles, les crèches et les agents municipaux. Cette grogne sociale met le gouvernement dans une position délicate à l'aube du vote pour le projet loi budget 2023.

"C'est la semaine la plus dure à passer"

Au lendemain de la marche contre la vie chère menée par la Nupes et à la veille de cette grande grève, le gouvernement est pris en étau entre d'un côté sa volonté de réformer et puis de l'autre la crainte d'exacerber un climat social déjà très tendu. "Oui, ça va bouger", prédit un député de la majorité à Europe 1. "C'est la semaine la plus dure à passer", renchérit un ministre, qui compte sur le début des vacances de la Toussaint et les améliorations promises par Elisabeth Borne pour voir la situation se décanter.

L'exécutif est plutôt satisfait de la mobilisation relativement moyenne samedi lors de la marche contre la vie chère. Néanmoins, le gouvernement surveille de très près l'ampleur du mouvement de grève demain. L'utilisation du 49.3 à l'Assemblée nationale pour faire passer le budget devrait d'ailleurs attendre le milieu de semaine afin d'éviter les procès en autoritarisme.

"Les choses peuvent se régler à l'assemblée"

La majorité veut faire porter la responsabilité du 49.3 sur les oppositions, accusées d'adopter des postures politiciennes pour Les Républicains qui ne voteront pas le texte ou de voter des amendements jugés finançables pour le Rassemblement National et la Nupes. Gabriel Attal, ministre des Comptes publics, dit vouloir utiliser le 49.3 le plus tard possible. Cette position est jugée inutile par certains députés au regard des points de vue connus des différents groupes.

Elle est cependant partagée par d'autres élus de la majorité. "À nous de montrer que les choses peuvent se régler à l'assemblée et pas dans la rue", résume un membre de l'aile gauche de la macronie.