Les Républicains donnent un coup d'accélérateur pour se refonder au printemps

En déroute depuis le ralliement d'Eric Ciotti au Rassemblement national, Les Républicains tentent de se redéfinir autour de leur nouveau président, Laurent Wauquiez. Le 4 février prochain, les membres du parti se réuniront pour discuter des propositions de refonte de Laurent Wauquiez.
Les Républicains donnent un coup d'accélérateur à la refondation du parti lancée à l'automne afin d'enterrer une marque LR dégradée par les revers électoraux successifs et désigner au printemps un nouveau patron et un programme pour les prochaines échéances.
"Je veux rebâtir une nouvelle droite"
Le premier rendez-vous est fixé au mardi 4 février : le patron des députés LR Laurent Wauquiez doit présenter devant le bureau politique "les conclusions de la mission de refondation du parti" qui lui a été confiée à la mi-octobre, a indiqué son entourage à l'AFP.
Atomisés par le départ rocambolesque de leur président Eric Ciotti, qui s'est allié au RN en juin dernier, mais miraculés lors des législatives où ils ont sauvé 47 sièges à l'Assemblée, Les Républicains comptent sur ce chantier en profondeur pour retrouver des couleurs avant les prochains scrutins.
Devant le bureau politique, Laurent Wauquiez présentera ses propositions élaborées à partir des questionnaires remplis par les adhérents et de ses entretiens avec eux lors ses déplacements cet hiver auprès des fédérations du parti, notamment en Côte d'or ou prochainement dans le Val-de-Marne.
"Je veux rebâtir une nouvelle droite, qui tire les leçons de ses erreurs et qui soit claire sur deux priorités : restaurer l'ordre (et) récompenser le travail", a-t-il affirmé sur CNews.
Pour l'instant, son entourage maintient le suspense sur les initiatives qu'il devrait retenir, mais il prévoit de proposer l'organisation d'un congrès "au printemps" pour que les adhérents élisent la nouvelle équipe dirigeante, acceptent les propositions retenues et rebaptisent le parti.
Plusieurs ténors des Républicains ont récemment exprimé leur impatience face à ce processus de refondation trop lent à leurs yeux, le parti étant dirigé depuis le départ d'Eric Ciotti par une direction collégiale composée de pas moins de quatre personnes (Annie Genevard, François-Xavier Bellamy, Daniel Fasquelle et Michèle Tabarot).
"Il est plausible que des législatives aient lieu en septembre. Notre marque doit être prête pour ce moment-là et il faut que l'on ait choisi nos différents candidats d'ici-là", affirme l'un des responsables du parti.
Le parti "Les républicains" renommé "Droite républicaine"
Autre rendez-vous électoral qui invite la droite à ne pas perdre de temps : les municipales prévues l'année prochaine avec des enjeux cruciaux pour LR, qui reste un parti d'élus locaux même s'il ne dirige plus qu'une poignée de grandes villes.
"Il est important que l'on ait un parti remis en ordre de marche avant l'été", reconnaît l'entourage de Laurent Wauquiez qui lui-même ne cache pas ses intentions de prendre les rênes de cette droite "refondée de la cave au plafond".
Un ponte du Sénat espère toutefois que cette "refondation" ne se limite pas seulement à la désignation d'un patron et un changement d'étiquette. Laurent Wauquiez a déjà modifié le nom du groupe parlementaire à l'Assemblée, passé de LR à la Droite républicaine.
"Il est temps de sortir de la paresse qui nous a caractérisés depuis 2012 et qu'il y ait aussi un débat sur nos valeurs et nos principes, afin de définir ce que signifie être de droite aujourd'hui", soutient ce responsable.
Reste à savoir si d'autres personnalités du parti, qui nourrissent comme le patron des députés LR des ambitions élyséennes, se lanceront également dans la bataille pour en prendre la présidence, à l'image du président des Hauts-de-France Xavier Bertrand ou du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
Le premier flic de France, qui a pris la lumière depuis son arrivée à Beauvau au point de devenir le membre le plus populaire de l'exécutif dans un récent sondage Ipsos pour la Tribune dimanche, est désormais perçu comme un rival potentiel pour Laurent Wauquiez.
"Il y a quelques semaines, j'aurais dit que Bruno Retailleau soutiendrait Laurent Wauquiez, mais maintenant ce n'est plus la même histoire", reconnaît l'un des responsables du parti, qui écarte toutefois le retour d'une guerre des chefs qui engluerait une nouvelle fois la droite dans des luttes internes.
Chez LR, plusieurs voix plaident pour que le nouveau parti ne devienne pas tout simplement "une écurie pour un présidentiable", risque que l'entourage du patron des députés LR écarte d'un revers de main. Le ministre de l'Intérieur avait tenté de prendre la présidence du parti il y a deux ans et s'était incliné face à Eric Ciotti.