Législatives : Cazeneuve ironique, Cambadélis en colère, Tourret épinglé

Cazeneuve se lâche sur les hamonistes, Cambadélis s'explique sur son coup de sang et Alain Tourret fait l'objet de révélations de Mediapart. Montage via AFP
Cazeneuve se lâche sur les hamonistes, Cambadélis s'explique sur son coup de sang et Alain Tourret fait l'objet de révélations de Mediapart. © Montage via AFP
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L’ŒIL DES LÉGISLATIVES - Le député macroniste Alain Tourret a-t-il abusé de son indemnité de frais de mandat, comme l'indique Mediapart mercredi ? Les tensions règnent toujours au PS, entre le coup de sang de Jean-Christophe Cambadélis mardi et la phrase assassine lâchée par Bernard Cazeneuve sur les hamonistes.

Duels attendus, histoires décalées, déclarations fracassantes… Avec "L’oeil des législatives", suivez chaque jour sur Europe1.fr le meilleur de la campagne.

#L'affaire : Alain Tourret épinglé

Deuxième coup dur en deux jours pour La République en marche (REM). Après les révélations du Canard enchaîné sur un montage immobilier litigieux pour le ministre Richard Ferrand, c'est au tour d'Alain Tourret, député sortant du Calvados, d'être soupçonné par le site d'information Mediapart d'avoir utilisé son indemnité pour frais liés au mandat (IRFM) à des fins bien plus personnelles. Téléviseur, billets de cinéma, parties de golf... Son entourage récuse tout "abus" mais l'homme assure à Mediapart avoir déjà remboursé plus de 16.000 euros. Plus fâcheux : Alain Tourret a conseillé Emmanuel Macron sur la moralisation de la vie publique, dont le nouveau chef de l'Etat a fait une des priorités de son mandat.

#Le petit parti : le parti animaliste

Il veut se faire élire des humains pour sauver les bêtes. Créé en mars 2016, le parti animaliste présente 146 candidats pour ces législatives, essentiellement dans le Sud de la France et en région parisienne. Mais inutile de chercher un programme pour les hommes et les femmes sur le site du mouvement, ce parti vise essentiellement à "défendre les intérêts des animaux" par l'action politique, comme son nom l'indique.

#La pause Lab : Cambadélis se défend après son coup de sang

La campagne se révèle difficile pour Jean-Christophe Cambadélis. Opposé au macroniste Mounir Mahjoubi dans la 16ème circonscription de Paris, le premier secrétaire du PS a sèchement répondu à une journaliste de LCP qui le suivait, mardi, et lui a arraché son micro de rage. Mercredi, sur Radio Classique, il s'est expliqué sur cette colère : "Dans le journalisme moderne, il faut aller jusqu’au bout et tendre le micro. Donc à un moment donné, j’ai retiré le micro et j’ai dit 'on trouve un autre endroit pour faire cette interview, pas d’interview sauvage'." La suite de ses propos est à retrouver sur le site du Lab d'Europe 1

#La décla : Cazeneuve charge les hamonistes

Quelques jours après son départ de Matignon, Bernard Cazeneuve n'a toujours pas digéré l'opposition des frondeurs socialistes durant le quinquennat Hollande. Au point d'ironiser, d'après des propos rapportés par Le Parisien de mercredi, sur le score de Benoît Hamon à l'élection présidentielle et son choix de soutenir des communistes ou des écologistes contre certains socialistes, comme face à Manuel Valls : "Ces gens-là ont fait 7% (6,36%, NDLR). Ils peuvent viser les 3%, cela peut être un objectif politique de disparaître."

#L'édito : les législatives ou l'ère de l'anthropophagie politique

Benoît Hamon qui soutient le candidat contre Manuel Valls dans l'Essonne, les nombreuses dissidences chez Les Républicains, Jean-Marie Le Pen en guerre politique avec sa fille... La campagne des législatives offre un rare spectacle d'anthropophagie politique, comme l'analyse le chef du service politique d'Europe 1, Antonin André, dans son édito de mercredi.

#Le duel : NKM affronte deux dissidents LR  

Ce n'est pas vraiment un duel, mais plutôt un match à trois qui s'annonce serré à droite. Dans la 2ème circonscription de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet, investie par Les Républicains, doit faire face à deux dissidents de droite, le député sortant des Yvelines Henri Guaino et l'actuel maire du 6ème arrondissement Jean-Pierre Lecoq. Deux adversaires parmi de nombreux autres, car l'ancienne circonscription de François Fillon ne compte pas moins de 24 prétendants. Difficile d'y voir clair ? Europe 1 vous explique les enjeux de cette situation compliquée pour l'ancienne ministre.

#Le sondage : En Marche! fait la course en tête

Majorité en vue pour Macron ? Selon un sondage Ifop-Fiducial publié mercredi sur Paris-Match, le parti du chef de l'Etat dispose d'une nette avance dans les intentions de vote : pas moins de 31% des électeurs pourraient voter pour ses candidats lors des législatives des 11 et 18 juin, contre 19% pour Les Républicains et 18% pour les bulletins estampillés Front national. Le Parti socialiste devrait faire les frais de cette recomposition, en voyant le nombre de ses députés divisés par dix, selon la même étude.

#La charge : Aubry dénonce Macron qui voudrait "un Parlement à sa botte"

Entre la maire de Lille et Emmanuel Macron, les relations n'ont jamais été au beau fixe. Et ce n'est pas l'élection du second à la présidence de la République qui y changera quelque chose. Mercredi, Martine Aubry n'a pas mâché ses mots contre le chef de l'État. Lors d'une conférence de presse, elle l'a accusé de préparer "un parlement à sa botte", composé de "députés béni oui-oui". "Ce n'est pas la démocratie", s'est-elle agacé. "Un parlement est là pour contrebalancer l'exécutif", sinon "on est dans l'autoritarisme". 

#La bourde : Ferrand s'enlise après avoir employé son fils

Déjà mis en cause par le Canard Enchaîné dans une affaire de montage immobilier, Richard Ferrand doit aussi faire face à une autre polémique : le député du Finistère a employé son fils, Émile, comme assistant parlementaire. Un emploi qui a duré "quelques mois" et reste parfaitement légal -puisqu'il n'est pas fictif-, mais reste embarrassant alors que Richard Ferrand appartient à un gouvernement qui veut interdire les emplois familiaux pour les parlementaires. Là où les choses se gâtent, c'est lorsqu'il faut justifier cette embauche. Le cabinet du ministre de la Cohésion des territoires a en effet expliqué à Franceinfo que l'élu n'avait pas eu le choix. "Ce n'est pas simple [en Centre-Bretagne] de trouver un jeune, volontaire, pour travailler cinq mois, qui sait lire et écrire correctement, aller sur Internet." 

Une déclaration qui ne plaira probablement pas aux jeunes de Centre-Bretagne et embarrasse beaucoup Richard Ferrand. Sa conseillère presse a en effet regretté "un petit couac" auprès d'Europe 1. "Je ne sais pas d'où sort cette phrase. Le ministre condamne ces propos, il pense tout l'inverse."