Législatives : la majorité LREM très critique envers le PS et les Verts après leur accord avec LFI

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Des membres de la majorité LREM ont vivement critiqué lundi l'accord scellé entre LFI et EELV. © XOSE BOUZAS / HANS LUCAS VIA AFP
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avec AFP
"Trahison", "abandon" des idées… Des membres de la majorité LREM ont vivement critiqué lundi l'accord scellé entre LFI et EELV. Avec les discussions qui se poursuivent avec le PS, cet accord acte selon eux le reniement des convictions de ces deux partis.

La majorité La République en marche (LREM) accuse Europe Écologie - Les Verts (EELV) et le PS de "renier" leurs convictions en acceptant l'accord proposé par le parti de Jean-Luc Mélenchon pour les élections législatives. "Incroyable tous ces gens prétendument pétris de principes, prêts à abandonner toute conviction (…) pour une poignée de circonscriptions. Et ils veulent gouverner notre pays ?", a lancé sur Twitter le député LREM Sacha Houlié. "Ce qui attend les partis, notamment le Parti socialiste, s'ils acceptaient cette alliance, c'est tout simplement une disparition de leurs idées, et aussi une disparition de leur parti politique", a prédit sur RFI Aurore Bergé, présidente déléguée du groupe LREM à l'Assemblée nationale, alors que La France insoumise (LFI) discute toujours avec le PS et le PCF.

Une pluie de reproches

"Quand je vois ce qui est prétendument une union de la gauche, je vois aussi des grands élus, des présidents de régions, des maires, refuser cette soumission à LFI, d'abandonner leur histoire politique, leurs valeurs, pour essayer de sauver peut-être une poignée de sièges", a-t-elle ajouté, en référence aux tensions internes au Parti socialiste.

 

Fabienne Keller, députée européenne Renew/LREM et vice-présidente d'Agir, a estimé de son côté qu'"Europe Écologie - Les Verts n'a désormais d'Europe plus que le nom". "Pour quelques circonscriptions aux législatives, le parti renie son engagement européen historique et s'allie à un populiste europhobe", a-t-elle dénoncé sur Twitter.

Un manque de cohérence pour les députés de droite

Éric Woerth, ex-LR passé dans le camp Macron, a pointé du doigt sur Europe 1 "des accords de politicaillerie" et le fait qu'il n'y a "idéologiquement aucune cohérence" entre les partis de gauche souhaitant s'allier. Pour le PS, "c'est une trahison des idées" de ce parti: "Vous ne pouvez pas être socialiste et anti-européen", a-t-il ajouté, et "si vous voulez régenter l'Europe tout seul, vous irez la régenter ailleurs, mais pas en Europe, car ça ne marche pas comme ça".

 

À droite, le député LR Julien Aubert a raillé sur Twitter un "accord NUPES pour Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale", au nom "beau comme un traité de désarmement nucléaire pendant la Guerre froide". À l'extrême droite, Nicolas Bay, vice-président de Reconquête!, a reconnu sur Sud Radio que cette alliance à gauche soulignait "la nécessité d'un rassemblement aussi des forces de la droite et des forces patriotiques" en vue des législatives.

"La gauche sait faire taire ses petites différences par souci d'efficacité électorale (…) On doit être aussi capables de faire taire les différences" entre Reconquête! et le Rassemblement national, a-t-il exhorté, en réitérant l'appel du parti d'Éric Zemmour à une alliance avec le RN, qui continue de la refuser.