Législatives : EELV refuse une «hégémonie» de Mélenchon, LFI propose une «fédération»

Mélenchon
Les négociations entre les partis de gauche s'enlisent. © Together Médias
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avec AFP , modifié à
Le patron d'EELV Julien Bayou a critiqué mercredi une "volonté hégémonique" de Jean-Luc Mélenchon en vue des législatives, plaidant pour "une coalition" de la gauche, tandis que LFI propose "une fédération". Après des débuts prometteurs, les négociations en vue d'un accord patinent entre La France insoumise, EELV et le PCF, LFI et les écologistes.

Une union difficile à mettre en place. Le patron d'EELV Julien Bayou a critiqué mercredi une "volonté hégémonique" de Jean-Luc Mélenchon en vue des législatives, plaidant pour "une coalition" de la gauche, tandis que LFI propose "une fédération". Après des débuts prometteurs, les négociations en vue d'un accord patinent entre La France insoumise, EELV et le PCF, LFI et les écologistes s'en rejetant mutuellement la responsabilité, tandis que le PS doit entrer dans la danse mercredi en fin de matinée via une rencontre avec les Insoumis.

Bayou ouvert à l'idée de voir Mélenchon Premier ministre

"Jean-Luc Mélenchon veut-il être Premier ministre ? Nous disons chiche ! Gagnons ensemble. Mais l'alliance ne peut pas se faire avec une volonté hégémonique : il ne s'agit pas d'élire des hologrammes dans l'ensemble des circonscriptions", lance Julien Bayou dans un entretien à Libération, plaidant pour une "représentation de chacun" qui soit "juste", et non un "bric-à-brac injuste et mal conçu".

Ainsi, "nous proposons une coalition", car "si Jean-Luc Mélenchon choisit de refaire aux législatives la même offre politique qu'à la présidentielle, ça produira le même effet : peut-être un bon score, mais ça échouera à peser sur le quinquennat", a-t-il expliqué sur France Info.

La 9e circonscription de Paris au cœur des débats

Mais dans le programme commun à construire, "on ne veut pas de filet d'eau tiède, on ne veut pas le plus petit dénominateur commun (...) Nous, on a des convictions, elles sont à prendre ou à laisser", a-t-il souligné, en confirmant que l'Europe est un "point de vigilance absolue" pour les écologistes. Le nucléaire est aussi "une ligne rouge", alors que le PCF est favorable à l'atome.

Julien Bayou a en outre accusé LFI de refuser la 9e circonscription de Paris à Sandrine Rousseau, alors qu'elle est selon lui "pré-investie" par EELV. De son côté, LFI nie toute velléité hégémonique et lie les "difficultés" rencontrées dans les discussions avec EELV à des "divisions et divergences au sein même de cette organisation". "Nous ne souhaitons ni annexion, ni dilution, ni absorption" des autres forces politiques, a affirmé le mouvement dans un communiqué mardi, après une réunion de l'intergroupe parlementaire.

"Les discussions ont commencé il y a quelque temps"

"Pas question d’hégémonie, de dire aux partis 'vous devez vous dissoudre'", a insisté la députée LFI Clémentine Autain mercredi sur France 2, prônant une "fédération" et "un intergroupe à l’Assemblée nationale, qui dit intergroupe dit 'chacun a son groupe'", a-t-elle fait valoir.

 

Devant le siège parisien de LFI, Adrien Quatennens, le numéro 2 de LFI, a indiqué à la presse : "Ce sont des réunions qui supposent beaucoup de travail, beaucoup d'heures. Il faut que ça aille vite." Selon lui, "les discussions ont commencé il y a quelque temps, on se dit que si on veut gouverner ensemble, ce n'est pas vrai qu'on peut se contenter de 10-15 points de programme pour faire campagne".