Législatives : accord sur le point d'être «finalisé» entre LFI et les communistes

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avec AFP , modifié à
Igor Zamichiei, coordinateur de l'exécutif national du PCF a indiqué sur Twitter qu'un accord entre la France insoumise et son parti va être "finalisé". L'accord doit ensuite être soumis à validation à 15h au Conseil national des communistes. Parralèlement, l'accord entre LFI et le PS n'a pas encore abouti.

La France insoumise est sur le point de conclure un accord avec le PCF pour les législatives mardi, et les négociations se poursuivent avec le PS, qui a dit mardi être "à quelques pas d'un accord historique" pour rejoindre écologistes et communistes dans l'alliance. Le coordinateur de l'exécutif national du PCF Igor Zamichiei a annoncé, une heure avant de se rendre au siège des Insoumis, que l'accord avec LFI était sur le point d'être "finalisé". Il sera ensuite soumis pour validation au Conseil national du parti.

Le détail de l'accord sera précisé dans l'après-midi

Les deux formations se sont entendues sur la "stratégie, le programme et les circonscriptions", selon Igor Zamichiei. Le détail de l'accord sera précisé dans l'après-midi. Avec le PS, un accord était initialement espéré pour lundi soir ou dans la nuit, mais "il reste certains réglages", a admis Pierre Jouvet, le chef des négociateurs socialistes, sur Europe 1. Les discussions actuelles concernent "le contenu programmatique, les enjeux stratégiques, la répartition des circonscriptions", a précisé Pierre Jouvet, assurant que le PS se ferait "respecter".

Balayant les potentiels sujets de discorde sur l'Europe et la laïcité, il s'est réjoui de pouvoir montrer que "les gauches ne sont pas si irréconciliables que cela". "Je pense que raisonnablement, il faut qu'aujourd'hui les choses soient conclues", a de son côté déclaré le député LFI Éric Coquerel à son arrivée au siège de LFI, où se déroulent les tractations. Le petit parti NPA est aussi arrivé mardi matin. Son négociateur Antoine Larrache a estimé que la présence du PS "posait problème", en ce qu'il représente, selon lui, les "politiques libérales" de ces dernières décennies.

La conclusion de l'accord avec EELV, dimanche soir, a plongé les gauches dans une certaine euphorie, elles qui sont plus habituées à être concurrentes et divisées. Les 22% de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, associés à la faiblesse de toutes les autres forces, en-dessous de 5%, ont forcé les réconciliations. Tous les protagonistes ont répété vouloir conclure un accord et à ce stade, un échec des négociations serait une énorme surprise. "Il y a à la fois des questions programmatiques, mais aussi des questions d'incarnation dans chacun de nos territoires et donc oui il faut un peu de temps, ça avance", a indiqué sur Sud Radio Stéphane Troussel, le président PS du conseil départemental de Seine-Saint-Denis.

Le PS entend préserver ses 25 députés sortants et obtenir d'autres circonscriptions gagnables.

"Question existentielle"

EELV avait de son côté négocié ses circonscriptions sur les bases de ses scores aux élections européennes et municipales, obtenant 100 circonscriptions dont environ 30 gagnables. Le député LFI François Ruffin s'est félicité des négociations sur BMFTV : "Il y a une locomotive qui est lancée, il faut faire rentrer le maximum de personnes dans le wagon, et puis il est très clair qu'on doit avoir un PS qui se distingue d'un François Hollande qui nous a mis Macron sur les rails". Le coordinateur de LFI Adrien Quatennens a rappelé sur LCI que l'ouverture des négociations mercredi avec les socialistes avait été conditionnée au ralliement de ces derniers aux points-clés du programme de Jean-Luc Mélenchon.

Mais ce rapprochement n'est pas du goût d'un courant minoritaire et de figures historiques du PS, tels que François Hollande, l'ancien premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis ou encore Stéphane Le Foll. Ils estiment que la radicalité de LFI menace l'identité social-démocrate de leur parti. Lundi soir, un millier de membres du courant "Debout les socialistes", mené par Hélène Geoffroy, ont réclamé par communiqué une consultation des adhérents avant tout accord avec LFI. "Il se pose aujourd'hui une question existentielle à notre parti", ont-ils écrit.

Pierre Jouvet a répondu mardi que "bien sûr nous soumettrons l'accord au débat", lors du bureau national qui se tiendra dans la soirée. Il a promis à propos des négociations qu'il n'en sortirait pas "en étant insoumis" ni "soumis". Le président du MoDem François Bayrou, allié d'Emmanuel Macron, a plaint "ceux qui ont exercé des responsabilités dans ce grand courant social-démocrate du pays", qui voient "leur parti signer la ruine de tout ce qu'ils ont voulu faire".