Pierre Jouvet, porte-parole et négociateur en chef pour le Parti socialiste (PS), nie l'accusation d'une disparition du PS dans le cadre d'un accord avec La France insoumise (LFI). 6:05
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Europe 1 , modifié à
Interrogé par Sonia Mabrouk pour l'interview politique d'Europe 1, Pierre Jouvet, porte-parole et négociateur en chef pour le Parti socialiste (PS), nie l'accusation d'une disparition du PS dans le cadre d'un accord avec La France insoumise (LFI) et les autres partis de gauche pour les élections législatives de juin prochain.  

Au micro d'Europe 1, Pierre Jouvet, porte-parole et négociateur en chef pour le Parti socialiste (PS) s'est exprimé sur l'avenir du PS. Ce parti historique de gauche est en pleine négociation avec La France insoumise dans le cadre des élections législatives afin de créer une coalition de gauche. Interviewé par Sonia Mabrouk, Pierre Jouvet a notamment réfuté l'idée qu'un tel accord provoquerait la disparition des idées portées par le Parti socialiste. 

Ainsi, le porte-parole du PS a déclaré : "je ne renie rien de ce que je suis." "On (NDLR : La France insoumise et le PS) est en train de s'apercevoir que les gauches ne sont pas si irréconciliables", a ajouté Pierre Jouvet.

Des accords sur la question européenne 

Le négociateur en chef estime que des compromis seront "trouvés" entre La France insoumise et le PS sur des points de dissensions entre les deux partis à l'instar de la question européenne. "Il y a des pas qui ont été fait", ajoute Pierre Jouvet.

 

"La question européenne a fracturé la gauche depuis 30 ans. Donc, on ne va pas tous résoudre en l'espace d'une semaine. Et évidemment, faire une coalition politique, ça ne veut pas dire tous penser la même chose. Moi, je ne suis pas rentré dans ces discussions en étant Insoumis et je ne sortirais pas en étant Insoumis. Je suis socialiste."

"On a un Président de la République qui a fracturé le pays"

Le négociateur en chef du PS estime que des dissensions subsisteront toujours entre le Parti socialiste et la France Insoumise. Ainsi, sur la question du burkini - que souhaite autoriser dans les piscines municipales Eric Piolle le maire de Grenoble (EELV) et membre de la coalition - des désaccords existent toujours. "Je suis contre le burkini", a déclaré Pierre Jouvet. 

"Mais est-ce que est ce que le rassemblement de la gauche, ce n'est pas aussi avoir des avancées et des pensées différentes pour certains ? Eric Piolle fera ce qu'il veut à Grenoble. Est-ce que le sujet du burkini est le sujet central de ce qui va intéresser les Françaises et les Français sur ce qui se passe ? Les gens qui viennent me parler me disent : "on n'a plus de médecin généraliste" où "on n'arrive pas à boucler les fins de mois". On a un Président de la République qui a fracturé le pays et qui a opposé les catégories sociales", analyse Pierre Jouvet.

"Nous voulons remettre le Parti socialiste au cœur de la gauche française"

Pierre Jouvet est également revenu sur l'historique du Parti socialiste : "J'ai adhéré au Parti socialiste en 2002. L'aile gauche du Parti socialiste était représentée par Jean-Luc Mélenchon et l'aile droite par Dominique Strauss-Kahn. Est-ce que vous pensez déjà qu'à l'époque il n'y avait pas des différences ? Eh bien si, il y en avait. Et justement la gauche a su gouverner et rassembler, elle a su changer la vie des gens quand elle a été capable de faire la synthèse entre tous ses courants de pensée"

"Les Françaises et les Français nous disent rassemblez-vous, travaillez ensemble et donnez nous une espérance"

Sur la question de l'opposition des grandes figures du parti - à l'instar de François Hollande - à un accord entre le PS et LFI, Pierre Jouvet a déclaré qu'en cas d'accord : "il y aura un débat des instances nationales." " Si l'accord n'est pas retenu, les cadres feront un choix. Nous voulons remettre le Parti socialiste au cœur de la gauche française, alors qu'il était le Parti honni, le Parti banni, le Parti détesté. Nous voulons le reconstruire"