Législatives à l'étranger : accusations et menaces dans la 8e circonscription

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avec AFP , modifié à
La lutte pour la 8e circonscription des Français de l'étranger, qui comprend notamment Israël et l'Italie, se durcissait jeudi avant le second tour des législatives. Meyer Habib (UDI-LR), candidat en pole position au soir du premier tour, a accusé le Quai d'Orsay de ne pas avoir ouvert pour ce scrutin des bureaux de votes dans trois villes du pays.

Accusations musclées contre le Quai d'Orsay et menaces contre la famille d'une candidate : la lutte pour la 8e circonscription des Français de l'étranger, qui comprend notamment Israël et l'Italie, se durcissait jeudi avant le second tour des législatives. A quelques jours du second tour organisé dimanche, Meyer Habib (UDI-LR) en pole position au soir du premier tour a accusé le Quai d'Orsay de ne pas avoir ouvert pour ce scrutin des bureaux de votes à Eilat, Beersheva et Ashdod, trois villes d'Israël, pays qui compte le plus grand nombre d'électeurs de cette circonscription.

"19.000 Français privés d'Israël privés de vote !"

Meyer Habib, proche de l'ex-Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a terminé au premier tour avec 28,85% des voix, devant Deborah Abisror-De Lieme (En Marche, 27,78%) et les candidats de Nupes (18,84%) et Reconquête (6,91%). "SCANDALE! 19.000 Français d'Israël privés de vote à l'urne par le Quai d'Orsay! Pourquoi ? Antisionisme ? Antisémitisme ?", a écrit jeudi sur son compte Twitter Meyer Habib, relevant que des bureaux avaient été ouverts "pour 3.000 Français à Agadir".

"Antisionisme ou stigmatisation des Français juifs d'Israël ? La question se pose. Tous les moyens sont déployés pour m'abattre", a ajouté le député, se demandant si le consulat français à Tel-Aviv ou le ministère des Affaires étrangères à Paris avaient fait fuiter cette semaine une note diplomatique contre lui publiée dans le Canard enchaîné.

Le candidat en tête s'apprêterait à affréter des autocars pour les électeurs dimanche

Cette note suggère que Meyer Habib s'apprête à affréter des autocars pour permettre aux électeurs de se rendre aux urnes lors du second tour, et ce malgré la possibilité de voter en ligne. La note estime aussi que Meyer Habib "se livre à des pratiques dont la légalité pourrait être questionnable". Avant le premier tour, Meyer Habib avait déposé un recours devant le Conseil d'Etat français, qui a été rejeté, pour que des bureaux de vote soient ouverts dans ces trois villes (Eilat, Beersheva, Ashdod), comme en 2017.

"Il faut que l'on s'organise pour que les gens puissent venir à Tel-Aviv... et je vous invite à ce que l'on finance ensemble des cars, des bus, pour que tout le monde puisse aller voter", a lancé cette semaine Meyer Habib à sa rivale Deborah Abisror-De Lieme. "Il y a un climat nauséabond. J'ai reçu un sms avec des menaces contre mon fils et les mots: +retire ta candidature+. J'espère que dimanche le vote se déroulera dans un climat républicain et sans ingérence", a déclaré jeudi à l'AFP Deborah Abisror-De Lieme.

La candidate a indiqué vouloir porter plainte pour ces menaces et appelé Meyer Habib à mettre fin "à la chasse aux sorcières" sur l'origine de la fuite de la note diplomatique au Canard Enchaîné. Deborah Abisror-De Lieme a également dénoncé des "pratiques qui pourraient conduire le Conseil constitutionnel à annuler l'élection", des personnes ayant voté à la place d'autres électeurs en utilisant leurs codes personnels, lors du vote électronique, affirme-t-elle.