La région parisienne et l'Alsace sont préoccupées par le trafic des poids lourds étrangers sur leurs routes. La mise en place d'une écotaxe permettrait d'en limiter la circulation et de les faire contribuer à l'entretien des infrastructures. (Image d'illustration) 1:24
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Aurélien Fleurot, édité par Romain David
L'idée d'une écotaxe pour les poids lourds, défendue par la Convention citoyenne sur le climat, est également au cœur d'un rapport remis au ministère des Transports sur le financement des mobilités. Le dispositif serait toutefois sensiblement différent de celui qui avait mené à la fronde de 2013, car uniquement centré sur les véhicules étrangers.

La présentation du projet de loi climat, mercredi en Conseil des ministres, remet l'écotaxe sur le devant de la scène.  Ce texte reprend près de la moitié des 149 propositions formulées par de la Convention citoyenne pour le climat. Parmi elles, donc : la possibilité de créer une écotaxe routière. Sans revenir au dispositif qui avait mené à la fronde des "bonnets rouges" en 2013, l'idée serait de faire contribuer uniquement les poids lourds étrangers qui traversent la France.

"40% des poids lourds circulant en France sont immatriculés à l'étranger"

Cette écotaxe poids lourds figure aussi dans un rapport fraîchement remis au ministère des Transports, et qui émane de plusieurs élus (LR, LREM et centre) de la grande couronne en Ile-de-France pour permettre de moderniser les routes et de financer certains projets. 

Pour François Durovray, président du Conseil départemental de l'Essonne à l'origine de ce rapport, cette écotaxe serait une mesure écologique et patriotique. "Aujourd'hui, 40% des poids lourds circulant en France sont immatriculés à l'étranger, et plus de 75% d'entre eux ne font pas leur plein en France, cela signifie qu'ils utilisent et usent nos infrastructures sans payer le coût de la rénovation", pointe-t-il auprès d'Europe 1. "L'écotaxe est un moyen intelligent de faire contribuer ces véhicules étrangers. J'espère que le gouvernement ouvrira cette option en permettant aux territoires de s'engager dans des expérimentations", ajoute cet élu.

L'Alsace cherche à limiter le trafic venu d'Allemagne

Si rien n'est encore acté, le ministère des Transports étudie cette piste de près, et l'idée ne vient pas uniquement de région parisienne. L'Alsace y est aussi favorable, afin d'empêcher le passage sur les routes de nombreux camions venus d'Allemagne, où là ils doivent s'acquitter d'un impôt poids lourds.